Le bachelor séduit toujours plus d’étudiants. Si bien qu’il s’impose partout, dans toutes les écoles de tous les secteurs, même dans le public. Depuis septembre 2021, le vieux DUT qui s’étalait sur deux ans d’études s’est transformé en BUT (bachelor universitaire de technologie), niveau bac + 3. De quoi répondre au processus de Bologne de 1998, qui avait signé l’arrêt de mort du bac +2, en instituant la règle du système 3 (licence), 5 (master), 8 (doctorat) à l’échelle européenne. Sa survie, qui a tenu du miracle, est due uniquement à son excellent niveau et à sa cote toujours haute auprès des employeurs et des jeunes.

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Les écoles d’ingénieurs ne sont pas en reste

L’enseignement supérieur privé, lui, voit son nombre de programmes bachelors proposés exploser d’année en année. Difficile de chiffrer le nombre de ces bachelors, présents dans toutes les spécialités: commerce international, informatique, luxe, vin, communication, numérique, hôtellerie… Aujourd’hui, presque toutes les grandes écoles de commerce proposent un de ces cursus, en trois ans pour certains, en quatre ans pour d’autres, à l’anglo-saxonne, avec leur BBA: bachelor of business administration. Seule HEC ne s’y est pas mise.

Les écoles d’ingénieurs non plus ne sont pas en reste en en créant également à tour de bras, y compris les plus prestigieuses Polytechnique et les Arts et Métiers. Pour Marc Gibiat, directeur des programmes bachelors de l’école de commerce nantaise Audencia, la recette du succès de ce diplôme est liée à l’aspect théorique et pratique de la formation. «J’ai l’intime conviction que l’offre pédagogique répond aux attentes des bacheliers. Ces derniers ont besoin de donner du sens à ce qu’ils étudient et font pour leur avenir. Le bachelor leur permet d’apprendre des notions concrètes, mais aussi de les mettre en pratique lors de stages ou missions en entreprise. C’est aussi un bon moyen pour eux de grandir, d’apprendre sur euxmêmes», explique-t-il.

De son côté, Chrystelle Legrand, directrice déléguée du programme bachelor à l’Ecole polytechnique confie: «Proposer un bachelor en France, dispensé en anglais, permet d’attirer les bacheliers à hauts potentiels qui auraient un projet de formation à l’international».

Un grade licence pour remettre de l’ordre

Tous ces bachelors sèment la zizanie pour les parents et les étudiants, qui ne savent plus où donner de la tête ni comment sélectionner les meilleures formations. Pour remettre un peu d’ordre, le ministère de l’Enseignement supérieur a décidé d’accorder à certaines formations un grade licence, gage de qualité. Pour l’heure, seules des écoles de commerce et d’ingénieurs ont reçu ce grade. Dont l’Ecole polytechnique, qui veille à ce que son programme reste sélectif pour garantir la meilleure des réussites. «Nous sommes attentifs à garder des promotions à taille humaine, malgré le succès de la formation. L’accompagnement personnalisé, le suivi individuel, ainsi que l’accompagnement dans le développement du projet d’études et du projet professionnel sont très appréciés par nos étudiants qui arrivent à l’école à seulement 17 ou 18 ans, et en particulier par nos jeunes internationaux», note Chrystelle Legrand.

Si le bachelor rencontre un franc succès ces dernières années, son ascension n’est pas près de s’arrêter-là selon Marc Gibiat. «Je suis convaincu que la formation va continuer de croître et d’innover. Notamment avec l’hybridation des cursus avec d’autres écoles, par exemple en commerce et ingénierie. Les doubles compétences sont très recherchées au niveau master et vont l’être de plus en plus au niveau postbac», confie le directeur des programmes bachelors d’Audencia.