C’était une demande récurrente des écoles proposant ces cursus en trois ans. C’est désormais acté. Depuis quelques semaines, les bachelors peuvent maintenant obtenir le grade de licence. Doivent-ils pour autant être considérés comme tels? La réponse est non, pour les directeurs d’établissements.«Le bachelor reste très différent de la licence, indique Jean-Christophe Hauguel, directeur général de l’ISC Paris. Déjà, c’est un cursus sélectif, contrairement aux licences, où tous les étudiants qui postulent sont généralement acceptés. Ensuite, le contenu et le déroulé de ces cursus sont totalement différents», explique-t-il.

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Le bachelor comporte plus de stages longs

Effectivement, ces formations en trois ans proposées dans les écoles de commerce ont un programme bien différent des licences universitaires. «Les modalités pédagogiques ne sont pas les mêmes», confirme Herbert Castéran, directeur général de l’EM Strasbourg. «Le bachelor accorde une importance à la personnalisation du parcours de l’étudiant, au développement des soft skills et aux compétences professionnelles acquises, énumère-t-il. La licence, quant à elle, comporte beaucoup d’aspects plus théoriques.» Il est vrai qu’au cours de leur bachelor les étudiants ont l’obligation d’effectuer des stages longs en entreprise (jusqu’à un an), ce qui est loin d’être le cas en licence. «L’objectif premier d’un bachelor est l’employabilité des étudiants. Il y a donc, dès le début, un réel accompagnement au projet professionnel. Même si la poursuite d’études est devenue la norme, les jeunes diplômés de bachelor sont prêts à l’emploi», argue Jean-Christophe Hauguel.

Les licences essayent de se professionnaliser un peu plus et les bachelors ont consolidé l’aspect théorique 

Herbert Castéran (EM Strasbourg).

Un avis partagé par Christophe Boisseau, le directeur de l’ESCE, qui évoque aussi la plus forte dimension internationale du bachelor. «Ce sont des cursus où les étudiants vont forcément avoir une, voire deux expériences longues à l’international, des stages, des missions, des expatriations. Ils vont suivre leurs cours en anglais, le pratiquer et acquérir une certaine souplesse», explique-t-il. À l’ESCE, par exemple, 600 étudiants internationaux sont accueillis tous les semestres dans l’école: un moyen pour les étudiants français d’évoluer au quotidien avec eux. Mais ces différences tendent à s’effacer au fil du temps. «Les licences essayent de se professionnaliser un peu plus et les bachelors ont consolidé l’aspect théorique et l’adossement à la recherche. Il y a de plus en plus de points de passage entre les deux. Dans notre école, par exemple, le bachelor peut donner lieu à une validation de licence écogestion à l’université de Strasbourg, sous conditions d’avoir suivi des examens complémentaires», explique Herbert Castéran (EM Strasbourg). «L’arrivée de Parcoursup a également démocratisé les bachelors, qui sont désormais visibles de tous. Il n’y a plus cette différenciation très forte entre les deux cursus», conclut Christophe Boisseau (ESCE).