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Témoignage

« Comment l'Armée nourrit mon job de consultante et ma vie civile »

Alexia Boutantin-Sandron est consultante senior et en même temps officier de réserve dans la Marine nationale. Elle nous explique comment elle a convaincu son employeur de lui libérer du temps pour lui permettre de servir son pays.

Alexia Boutantin-Sandron travaille sept semaines par an pour la réserve.
Alexia Boutantin-Sandron travaille sept semaines par an pour la réserve. (Marine nationale)
Publié le 3 févr. 2021 à 06:45Mis à jour le 3 févr. 2021 à 09:49

« Il y a maintenant trois ans, j'ai intégré la réserve opérationnelle de la Marine nationale à l'issue de mon cursus de préparation militaire supérieure (PMS) Marine Etat-Major. Une année hors du commun qui m'a permis d'approfondir mes connaissances sur l'organisation des Armées, de m'initier à la discipline militaire et de renforcer mon désir d'engagement. J'aime me dépasser au quotidien et depuis longtemps, j'étais déterminée à devenir réserviste ! Aujourd'hui, être officier de réserve m'apporte un double avantage : m'investir dans des activités militaires exaltantes, tout en poursuivant une activité professionnelle qui me passionne.

Côté vie civile, après un premier parcours dans l'édition et la communication, je me suis passionnée pour le numérique et l'innovation durant une expérience professionnelle à l'étranger. Ce fût l'occasion de découvrir un secteur très dynamique pour lequel j'ai eu un véritable coup de coeur ! À 25 ans, j'ai réalisé un mastère spécialisé dans le management digital et par la suite, j'ai rejoint Sopra Steria en tant que consultante dans le secteur de l'assurance et de la protection sociale. Le choix de l'entreprise lorsque nous sommes réservistes est clef : il est essentiel que l'employeur alloue du temps au collaborateur pour remplir ses engagements militaires !

« Nombreux sont les arguments pour convaincre un employeur de dégager du temps »

Aujourd'hui, j'effectue en moyenne sept semaines d'activité par an pour la réserve, dont cinq qui sont prises sur le compte de jours attribués par mon entreprise dans le cadre d'une convention de partenariat avec le Secrétariat général de la Garde nationale (SGGN). Au-delà des intérêts que représente ce partenariat pour les entreprises, il est indéniable que mon engagement dans la réserve opérationnelle est un vrai plus pour les équipes et mon management direct. Fiabilité et engagement, solidarité, dépassement de soi, gestion du stress, appétence pour le travail bien fait et capacité d'adaptation (utile en ces temps de crise Covid) : nombreux sont les arguments pour valoriser son expérience dans la Garde nationale et convaincre un employeur de dégager du temps pour un collaborateur-réserviste.

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Mon expertise en gestion de projet digital et data management me permet de contribuer de manière concrète aux desseins numériques du ministère des Armées. En tant que réserviste, j'ai eu la chance de participer à la réalisation de projets innovants comme la création d'une plateforme d'accès unique au soutien du militaire, mais aussi à l'organisation d'événements tels que Combattantes@Numérique, qui vise à renforcer l'attractivité du numérique au sein du ministère des Armées. J'occupe un poste au même titre qu'un autre militaire et participe entièrement au projet. Ma vision et mes idées sont écoutées et prises en considération.

« L'armée apporte beaucoup dans mon quotidien de consultante »

Ces missions permettent une véritable complémentarité avec ma vie civile, tant sur les problématiques que sur la méthodologie. De la même manière que mes compétences dans le numérique profitent à ma vie militaire, la réserve constitue un réel avantage pour le côté civil. Au-delà des valeurs telles que le sens de l'engagement et de l'esprit d'équipe, cela m'offre un nouveau regard et une capacité à me challenger. Ténacité, rigueur, capacité d'adaptation, les synergies entre les deux mondes sont bien plus nombreuses qu'on ne le croit et, depuis trois ans, l'armée apporte beaucoup dans mon quotidien de consultante. Il faut tout de même admettre qu'un peu d'organisation est nécessaire pour répondre aux exigences de cette double fonction de consultante -réserviste et savoir apprécier une vie (très) active !

J'ai la chance d'avoir trouvé cet équilibre qui contribue grandement à mon épanouissement personnel. Quand je regarde en arrière, je me dis que j'aurais pu m'engager plus tôt dans la réserve opérationnelle. Il existe de nombreuses formations et métiers pour les réservistes et grâce à des partenariats réserve-entreprise-défense, de plus en plus d'entreprises facilitent la disponibilité des collaborateurs-réservistes. Dans le contexte que nous traversons, la Garde nationale offre une formidable réponse à la volonté de servir qui s'impose à beaucoup d'entre nous. »

Alexia Boutantin-Sandron

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