A la faveur de la crise, elle s’est installée comme une nouvelle habitude de consommation pour 42 millions de Français. La vente en ligne a représenté 112 milliards d’euros en 2020, en hausse de 8,5 %, selon les données publiées jeudi 4 février par la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad). La progression est moins forte qu’en 2019 (+ 11,6 %) car elle n’a reposé que sur la vente de produits, le secteur des services (voyagistes, réservations de concert, boutiques de musée…) ayant fini l’année en repli de 10 %, « sous l’effet de la chute brutale des activités de voyages et de loisirs pendant la crise », rappelle la Fevad.
Mais en France, l’e-commerce représente désormais 13,4 % du commerce de détail, contre 9,8 % en 2019. C’est 3,6 points de plus, un véritable bond. « Habituellement, on gagne entre 0,8 et 1 point par an », remarque Marc Lolivier, délégué général de la Fevad. Dans le détail, 1,8 milliard d’achats ont été effectués en ligne (+ 5,8 %), pour un montant moyen de 61 euros en 2020 (contre 59 euros en 2019).
« L’année a été exceptionnelle, reprend M. Lolivier, pour qui l’e-commerce a joué un rôle d’utilité sociale important. » Un million et demi de Français ont basculé dans l’achat en ligne en 2020, selon la société Médiamétrie. Initiés au commerce à distance pendant les deux confinements (de mars à mai et en octobre et décembre) avec la fermeture des magasins, les Français en ont aussi pris l’habitude grâce au « télétravail, car ils sont présents pour réceptionner leurs achats », précise M. Lolivier.
« Amortisseur économique »
« L’accélération des ventes [en ligne] a été particulièrement marquée au dernier trimestre », note cependant la Fevad. Malgré la réouverture des magasins, la « forte augmentation des ventes au mois de novembre s’est poursuivie en décembre. La période de Noël [novembre-décembre] a connu une hausse de 23 % par rapport à Noël 2019, et les ventes de produits et services ont atteint 25 milliards d’euros. »
Plus d’un quart des cyberacheteurs ont commandé en ligne auprès de magasins de proximité, essentiellement dans le but de les soutenir
Les produits alimentaires et de grande consommation ont été parmi les plus vendus en ligne en 2020, soutenus par le développement des infrastructures des distributeurs (drive, click & collect…) et la crainte des consommateurs d’aller en magasin pendant les pics épidémiques. L’e-commerce alimentaire a ainsi vu son chiffre d’affaires progresser de 42 % en 2020, contre 25 % pour les ventes de biens non alimentaire.
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