REP déchets du bâtiment : pour les producteurs, l'Ademe ne préfigure rien de bon
L’Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction (Unicem) a dénoncé dans un communiqué l'orientation choisie par l'Ademe pour la création d'une filière de responsabilité élargie des producteurs pour les déchets inertes. Selon l'Unicem, en ignorant à la fois la qualité des résultats obtenus et la réalité du fonctionnement de la filière minérale en matière d’économie circulaire, l'Ademe risque de créer un gigantesque et coûteux dispositif administratif, totalement éloigné du terrain et des réalités des chantiers.
Adrien Pouthier
Le 1er janvier 2022, une nouvelle filière de responsabilité élargie du producteur (REP) pour les déchets du bâtiment doit voir le jour. Pour cela, l'Ademe a mené une mission de "préfiguration" dont elle a présenté fin 2020 les conclusions aux industriels.
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Et le moins que l'on puisse dire c'est que cela n'a pas plu du tout aux professionnels de la filière minérale...
"En juillet nous a été présenté un état des lieux (volumes, origine, destination et filières de collecte et de traitement des déchets). Nous étions satisfaits du « panorama » qui montrait que les déchets inertes se situaient sur la deuxième marche du podium (derrière les métaux) en termes de gestion : 33 Mt de déchets valorisés à plus de 70%. La filière existe et est très performante (c’est le second œuvre qui reste problématique)", raconte Mathieu Hiblot, secrétaire général de l'UNPG, l'union des producteurs de granulats. "Et puis au 2e semestre, l’Ademe nous a présenté son travail sur des scenarii de filières. Sa conclusion principale : il n’y a pas de flux à exclure de la filière REP (inertes ou métaux) avec reprise gratuite".
Concrètement : les déchets inertes du bâtiment issus des matériaux minéraux devront être repris gratuitement, une reprise dont le financement serait assuré par le paiement d’une écocontribution par les metteurs sur le marché. Au total, selon l'Ademe, le transfert de charge vers les producteurs serait de 2,7 Mds € dont 700 M€ pour les matériaux du gros oeuvre.
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