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Macron pousse les feux sur l'égalité des chances

Le chef de l'Etat doit décliner cette semaine deux volets de sa politique « égalité des chances » : jeudi sur l'accès à l'enseignement supérieur et la fonction publique et vendredi avec l'ouverture de la plateforme anti-discriminations promise en décembre dernier. Deux déplacements qui interviennent au moment où la majorité veut mieux valoriser les actions de sa « jambe sociale », voire demande à aller plus loin en la matière.

Le chef de l'Etat doit effectuer cette semaine deux déplacements durant lesquels il doit décliner plusieurs volets de sa politique « égalité des chances ».
Le chef de l'Etat doit effectuer cette semaine deux déplacements durant lesquels il doit décliner plusieurs volets de sa politique « égalité des chances ». (BERTRAND GUAY/AFP)

Par Isabelle Ficek

Publié le 8 févr. 2021 à 06:00Mis à jour le 8 févr. 2021 à 10:06

L'égalité des chances, c'est un sujet, n'a de cesse de rappeler l'Elysée, qu'Emmanuel Macron « porte depuis le début du quinquennat » et dont l'une des mesures les plus emblématiques, est le dédoublement des classes de CP et CE1 en éducation prioritaire. Mais elle est encore loin d'être « effective », reconnaît aussi le chef de l'Etat .

Alors cette semaine, le président de la République doit pousser les feux sur ce dossier crucial lors de deux déplacements. Jeudi, il doit faire des annonces sur l'accès à la fonction publique pour tenter de remettre l'ascenseur social en marche. Vendredi, c'est depuis le siège de la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme) qu'Emmanuel Macron doit donner le coup d'envoi de la plateforme anti-discriminations qu'il avait promise, début décembre, lors de son interview à « Brut » .

Toutes discriminations

Placée sous l'égide de Claire Hédon, la Défenseure des droits , qui doit voir ses effectifs renforcés, cette plateforme permettra, via un numéro unique, par chat et mail, de signaler toute discrimination liée au travail, au logement, aux contrôles des forces de l'ordre, etc. C'est, après les 3,3 milliards d'euros débloqués fin janvier à Grigny (Essonne) pour les quartiers défavorisés , un nouveau volet de la politique « égalité des chances » que veut renforcer Emmanuel Macron, qui a demandé début janvier à ses ministres des propositions.

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Les droits réels, l'émancipation par le travail, la lutte contre l'assignation à résidence… Ce sont des mots et des idées de la campagne présidentielle d'Emmanuel Macron en 2017 qui reviennent en ce moment dans la bouche des responsables de la majorité. Certes, à la faveur des conséquences de la crise sanitaire, notamment sur les jeunes. Mais pas seulement. Il s'agit aussi de faire valoir le bilan d'Emmanuel Macron en la matière et plus largement dans le domaine social. « Nous ne sommes pas foutus de le mettre en valeur », peste un ministre, citant, outre la revalorisation de certaines aides, comme la prime d'activité, le « reste à charge zéro » … Ou de lui demander de l'amplifier en vue de 2022.

Radicalité

Le délégué général de LREM Stanislas Guerini a ainsi mis dans le débat un « capital jeune », prêt à taux zéro de 10.000 euros pour les jeunes de 18 à 25 ans, remboursable sur 30 ans pour ceux dont le revenu est supérieur à 1.800 euros brut mensuels.

L'ex-numéro 2 de LREM, le député Pierre Person y est opposé, mais demande avec une quinzaine de députés, dans une lettre au Premier ministre, Jean Castex, un « effort global et massif » en matière d'égalité des chances, a-t-il déclaré au « JDD ». Appelant à retrouver « la radicalité qui nous a menés au pouvoir » et les « réformes structurelles », il propose entre autres des « quotas » de boursiers dans des classes prépas intégrées pour l'accès à la haute fonction publique, une réforme de la sectorisation scolaire, et l a reprise d'un chantier aujourd'hui dans les limbes, celui du revenu universel d'activité (RUA) .

RSA jeunes déguisé

Outre le plan « 1 jeune, 1 solution », à près de 7 milliards , la ministre du Travail Elisabeth Borne pousse , au-delà de l'extension déjà actée de la garantie jeunes, une « garantie jeunes universelle », « pour que tout jeune qui en ait besoin, l'ait », précise son cabinet, « avec l'accompagnement qui va avec ». « Attention à ne pas en faire un RSA jeunes déguisé, sans parcours d'insertion », met pourtant en garde un ministre de l'aile gauche.

Voilà de quoi, d'ici à la présidentielle de 2022, animer les débats au sein de la majorité, dont une partie est inquiète quant au futur comportement des électeurs de gauche. Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, doit d'ailleurs donner dans « Le Monde » un entretien publié ce lundi sur le macronisme et la gauche. Comme pour retrouver un peu l'esprit de la campagne de 2017.

« J'ai tenu à faire cette proposition égalité des chances sur le capital jeunes car il faut donner des raisons d'espérer, la projection dans un projet de société désirable, assure Stanislas Guerini. Ce n'est pas qu'une jambe sociale, c'est une jambe d'avenir. Le président a été élu en 2017 sur un souffle positif, ce souffle est essentiel. »

Isabelle Ficek

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