Alors qu’Emmanuel Macron s’apprête à prendre de nouvelles mesures en faveur de l’égalité des chances, le délégué général de La République en marche (LRM), Stanislas Guerini, a prévu de présenter dix propositions sur cette thématique, lundi 25 janvier, lors d’un bureau exécutif du parti présidentiel. En dehors de « la mise en place d’une couverture universelle de santé pour les 16-25 ans » ou la volonté d’« accélérer la mise en œuvre du revenu universel d’activité », son idée-phare est l’instauration d’un « capital jeune ».
Que proposez-vous pour alimenter le plan « égalité des chances », que le chef de l’Etat doit présenter mi-février ?
Il faut prendre en compte les lourdes conséquences de la crise sur notre jeunesse, que ce soit sur le plan psychologique ou social. Il est insupportable de voir des jeunes abandonner un projet d’avenir ou leurs études, de les voir baisser les bras. Pour répondre à l’urgence, le président de la République a annoncé des mesures de soutien psychologique ou alimentaire, qui viennent s’ajouter aux aides de solidarité déjà instaurées. Mais malgré les aides, les incertitudes qui pèsent sur l’avenir sont dures à vivre. C’est pour cette raison que je propose la mise en place d’un « capital jeune », capital de départ pour se lancer dans la vie, accessible à tous les jeunes entre 18 et 25 ans.
En quoi consisterait ce « capital jeune » ?
Cette mesure se ferait sous la forme d’un prêt de 10 000 euros, avec un montant remboursable sur une période très longue, trente ans, à taux zéro et uniquement si l’on atteint un certain niveau de revenu, que je propose de fixer à 1 800 euros brut par mois. C’est un emprunt sans risque car si vous n’atteignez pas ce revenu, vous n’avez pas à rembourser. Ce capital doit faciliter l’émancipation, que chacun puisse choisir sa vie. Un tel investissement social serait un message adressé à la nouvelle génération pour lui dire : « Ne baissez pas les bras, on croit en vous ! » Quand on veut réussir, il ne faut pas avoir peur d’échouer. Avec le capital jeune, c’est la collectivité qui prend ce risque. Cela pourrait par exemple permettre à un jeune dans la ruralité de ne pas renoncer à un projet d’études dans une ville loin de son domicile familial. Plus de mobilité, une égalité réelle, c’est au cœur de notre projet politique.
Combien de personnes seraient concernées ?
Potentiellement plus de cinq millions de jeunes entre 18 et 25 ans pourraient demander le capital jeune. Chaque année, dès qu’une classe d’âge aurait la majorité, elle y aurait droit.
Il vous reste 50.87% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.