Rénovation énergétique : la France, mauvais élève de l’Europe
Saisi par le gouvernement, le Haut conseil pour le climat vient de rendre son rapport sur les rénovations énergétiques. Comparée à ses voisins européens, la France doit mieux faire.
JULIE NICOLAS
Le gouvernement a saisi le Haut conseil pour le climat (HCC) afin qu’il mène une analyse comparative de l’action de la France pour le climat par rapport à d’autres pays européens.
L’analyse devait porter sur les politiques en matière de rénovation thermique des bâtiments et inclure une comparaison avec les stratégies mises en œuvre par l’Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et la Suède. Le rapport baptisé « Rénover mieux : leçon d’Europe » a été rendu à la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, vendredi dernier. Disponible depuis mardi 24 novembre sur le site du HCC, ses leçons sont sans appel.
Les rénovations ne concernent chaque année que 0,2 % du parc en moyenne
Avec un rythme de rénovations énergétiques efficientes de seulement 0,2 % par an en moyenne, la France doit fortement accélérer pour atteindre 1 % du parc après 2022, puis 1,9 % du parc/an à partir de 2030.
Concrètement pour le secteur résidentiel, cela signifie passer des 60 000 à 70 000 rénovations profondes réalisées chaque année à 370 000 dès 2023. Pour respecter la Stratégie nationale bas carbone, il faudra ensuite rénover 700 000 bâtiments par an à partir de 2030. « Le défi pour décarboner le secteur du bâtiment, qui représente 19 % des émissions annuelles de gaz à effet de serre de la France, est double », estime Corinne Le Quéré, présidente du HCC. « Il s’agit d’abord d’accélérer le rythme des rénovations complètes des bâtiments, puis de réussir à le maintenir dans la durée, soit pendant plusieurs décennies. »
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