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Trop courte, trop hors-sol : les faiblesses de la formation continue des enseignants

Un rapport du Centre national d’étude des systèmes scolaires, publié mardi 9 janvier, dresse un état des lieux mitigé de la formation continue des enseignants français, pourtant régulièrement considérée comme un levier important d’évolution du système éducatif

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Publié le 09 février 2021 à 06h00, modifié le 09 février 2021 à 12h15

Temps de Lecture 6 min.

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Formation au numérique des professeurs, apprentissage de la laïcité, niveau des élèves français en mathématiques, sensibilisation aux violences sexuelles, etc. Chaque fois ou presque qu’une problématique s’invite dans l’actualité de l’école, le « levier » de la formation continue des enseignants est mis en avant, parmi d’autres, pour y remédier.

Mais le paradoxe est là : si le rôle primordial de la formation continue des enseignants, à côté de leur formation initiale, ne fait plus guère débat, on ne compte plus depuis une dizaine d’années les multiples rapports pointant du doigt les faiblesses de cette formation en France. « S’il y avait “une” réforme à faire ce devrait donc être celle de la formation continue ! », résume Nathalie Mons, la responsable du Centre national d’étude des systèmes scolaires (CNAM-Cnesco), qui publie, mardi 9 février, un rapport de synthèse sur le sujet.

De la quantité à la qualité

Ce texte, qui dresse un bon état des lieux de la formation continue des enseignants en France, s’ouvre sur un constat qui se veut positif : celui d’un très « net développement » de la participation des enseignants français à des activités de formation depuis dix ans. Le taux de participation à des activités de formation continue des professeurs de collège français est ainsi passé de 64 % en 2013 à 83 % en 2018, selon la dernière enquête Talis de l’OCDE. La tendance est là, donc, même si on est toujours loin des 94 % de participation en moyenne dans l’OCDE.

Le chiffre tombe d’ailleurs à 50 % des enseignants concernant les formations en présentiel. Mais dans le premier degré, pas moins de 95 % des enseignants avaient eu accès à une formation en 2018 (71 % en présentiel). Directeurs d’école, chefs d’établissement et personnels d’inspection ont aussi vu leur formation progresser.

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Reste que « cette prise de conscience et ce gain quantitatif ne s’accompagnent pas, aux yeux des enseignants, d’une amélioration qualitative des formations proposées », commente Nathalie Mons. Dans les enquêtes menées, les professeurs français restent très négatifs sur l’impact des formations sur leurs pratiques pédagogiques, et ils brillent par un sentiment d’efficacité moindre dans leur métier par rapport à leurs homologues étrangers.

Prenant appui sur de nombreux travaux de recherches, le Cnesco pointe du doigt les manquements français en la matière. En premier lieu figure la durée trop courte de ces formations. « Les collègues ont en général une ou deux journées de formation, souvent espacées l’une de l’autre. Pas le temps d’intégrer ce qui a été vu, ou de l’approfondir : ils retombent immédiatement dans le flot du quotidien, confirme Jean-Pierre Costille, professeur agrégé d’histoire-géographie et formateur à l’Institut national supérieur du professorat et de l’éducation (Inspe, ex-IUFM) de Franche-Comté. Dans quel autre métier on s’accorde si peu de temps pour actualiser ses connaissances ? ». En 2015 déjà, la Cour des comptes visait, dans un rapport, les trois jours et demi de formation par an et par enseignant en France, contre une moyenne de huit jours par an pour leurs collègues de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)...

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