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Comment rapprocher les intitulés métiers et formations des branches, positionner et partager les études interbranches, identifier des passerelles emplois-compétences sectorielles ou intersectorielles en temps de crise… autant de thématiques sur lesquelles 11 représentants d’Observatoires de branches ou d’opérateurs de compétences (OPCO) ont livré leurs témoignages et leurs analyses, mardi 19 janvier, à l’initiative de France compétences.

 

Pour favoriser les retours d’expérience et l’interactivité, France compétence avait choisi un nouveau format, mardi 19 janvier, pour son deuxième événement spécial Observatoires de branches, après le webinaire du 24 juin 2020 : trois séquences d’une heure, à 11h, 14h30 et 16h30, enregistrées en studio et diffusées en direct. Un format qui a permis de détailler les enjeux des Observatoires et de mettre en évidence la diversité de leurs productions, auprès des représentants des Commissions paritaires nationales emploi et formation professionnelle (CPNE-FP), des OPCO, des organisations syndicales et professionnelles, des Carif-Oref, de la Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP), de France Stratégie ou encore du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (CÉREQ). Près d’une centaine de participants à chaque webinaire ont pu questionner les intervenants et apporter leur contribution.

 

Premier thème en débat : comment mieux exploiter les référentiels de métiers et de formations, pour aider les partenaires sociaux à définir et mettre en œuvre les politiques emploi-formation des branches ? Dans chaque branche et au sein de chaque OPCO, la diversité des intitulés et l’absence de ponts automatiques avec des nomenclatures nationales compliquent considérablement la donne. Deux représentants des OPCO EP et Atlas ont expliqué comment ils s’étaient appuyés sur l’outil de recodification développé par France compétences pour rapprocher des libellés propres à leurs branches des classifications ROME (métiers) et FORMACODE (formations). Résultat de ce premier « débroussaillage » massif automatisé : un gain de temps appréciable pour les Observatoires, qui peuvent ensuite affiner les travaux.

 

Et les performances de l’outil vont s’améliorer, puisque France compétences a évoqué, pour le court et le moyen termes, plusieurs pistes d’évolution, que les branches et OPCO volontaires pourront expérimenter et exploiter. Cette solution technique peut également être complémentaire de dispositifs internes de recodification, tels que celui présenté par l’OPCO de la cohésion sociale, commun à toutes ses branches, patiemment enrichi au fil des années et alimenté en continu.

 

Deuxième thème en discussion organisé avec le CÉREQ : la production d’études monobranches ou interbranches comme outils d’aide à la décision, qui peut revêtir des formes très diverses, comme le souligne le Bref du CÉREQ publié le 10 décembre 2020, résultant d’une étude menée en association avec France compétences. Quels thèmes prioritaires, quelle articulation entre études, quelle restitution auprès des branches, quels axes de réflexion à plus longue échéance ? Les deux représentants des Observatoires des télécommunications et des coopératives de consommation ont partagé leurs approches méthodologiques, évoqué le dialogue avec les partenaires sociaux ainsi que les perspectives de mutualisation interbranche au sein de leurs OPCO respectifs. Les deux responsables des OPCO Mobilités et Santé ont, pour leur part, mis en avant les leviers d’élaboration d’une culture commune aux branches, quelle que soit leur taille, et souligné les atouts d’une telle démarche, qui peut aussi nourrir le dialogue social de chaque branche et faciliter le pilotage des politiques emploi-formation.

 

Troisième thème d’échange organisé avec la DGEFP : la conduite de diagnostics-actions, proposés aux branches et aux OPCO dans le cadre d’un appel à projets du PIC. Avec un double objectif : mesurer les impacts de la crise sur les activités, les emplois et les compétences sur une période courte (trois mois) et identifier les actions de formation ou de reconversion nécessaires pour rebondir. Deux représentants des industries de la santé et du travail temporaire ont pu expliquer leur engagement dans la démarche, leur cahier des charges et le choix des prestataires, soulignant l’intérêt d’adopter une approche territoriale, pour aboutir à des actions adaptées aux enjeux locaux. Des visions complétées par celles de deux représentants des OPCO 2i et Afdas, qui voient dans les diagnostics-actions un levier pour caractériser plus finement les forces et faiblesses des secteurs professionnels et identifier des aires de mobilité au sein d’une branche ou entre branches. Pour tous, la démarche a été particulièrement structurante, puisqu’elle a fait émerger de nouvelles approches méthodologiques, de nouveaux indicateurs, fortement susceptibles d’être pérennisés.

 

Avec cette deuxième journée dédiée aux Observatoires de branches et d’OPCO, France compétences poursuit ses missions : les accompagner dans leur montée en puissance, rendre plus visibles leurs travaux de branches, et favoriser la capitalisation des bonnes pratiques.