Sexisme

Dans le milieu du vin, «dès qu’on est étiquetée féministe, on est d’office une emmerdeuse»

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Après la publication à l’automne d’une caricature jugée sexiste dans un magazine spécialisé, le monde du vin s’interroge sur la place qu’il accorde aux femmes.
par Kim Hullot-Guiot et Emilie Laystary
publié le 10 février 2021 à 12h58

L’affaire pourrait n’être qu’un banal dossier d’injures à caractère sexiste, si elle ne révélait pas tant des soubresauts qui agitent ces temps-ci le monde du vin. Mi-janvier, Fleur Godart, distributrice de vins naturels, et Sandrine Goeyvaerts, caviste et journaliste, ont déposé plainte, la première contre Thierry Desseauve, vieux briscard du pinard et directeur de publication de la revue En Magnum, la seconde contre Vincent Pousson, un blogueur spécialisé.

L’histoire débute en novembre, quand En Magnum publie une caricature représentant une agente et un caviste en pleine négociation. «A la commande d’une palette, j’enlève le haut», propose la distributrice sur le dessin, signé Régis Franc et publié parmi une série d’autres croquis. En le découvrant, Sandrine Goeyvaerts partage sur Internet son indignation : «Il ne fallait pas réfléchir très longtemps pour comprendre qu’elle mettait en scène une agente qui vendait ses charmes pour fourguer son pinard, explique-t-elle à Libération. C’est une vision passéiste, sexiste, de ce qui se passe dans le monde du vin.» Au départ, la caviste féministe, connue pour avoir cofondé l’association Women Do Wine, qui réunit des vigneronnes, sommelières, œnologues, est soutenue en ligne, notamment par son éditeur, Antonin Iommi-Amunategui (éd. Nouriturfu), qui poste sur son blog un long billet fustigeant «une caste

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