Afin de trouver un peu de lumière dans le brouillard ambiant, l’industrie hôtelière regarde vers l’empire du Milieu. La Chine, un an après la fermeture progressive de ses frontières, a presque retrouvé un niveau de fréquentation d’une autre ère, celle précédant la pandémie de Covid-19. Les chiffres relèvent du miracle, vu d’Europe, où les hôtels restent désespérément vides, quand ils ne sont pas simplement fermés. Toutefois, la reprise demeure fragile : depuis le début de l’année, de nouvelles mesures de restrictions mises en place par le pouvoir communiste ont fait chuter le nombre de voyages et les vacances du Nouvel An lunaire, du 11 au 17 février, s’annoncent très sédentaires.
Que le monde du tourisme regarde la Chine et sa classe moyenne en expansion avec gourmandise n’est pas nouveau : les touristes chinois forment désormais le plus grand contingent de voyageurs du monde. Et le goût des Chinois pour le voyage n’a visiblement pas disparu avec la crise sanitaire. Depuis septembre 2020, le trafic aérien national est revenu à un niveau proche de celui de 2019, favorisé par une baisse des prix. L’aéroport de Canton (province du Guangdong), dans le sud-est de la Chine, fut le plus fréquenté du monde en 2020, détrônant celui d’Atlanta (Etats-Unis).
Une enquête menée par le cabinet McKinsey, en août 2020, révélait une forte envie de départ en vacances, plus particulièrement chez les personnes âgées. Signe que la peur du virus n’agit plus comme un frein au déplacement. Les voyages au sein du pays sont désormais considérés comme sans danger, à l’inverse des voyages internationaux. Ces désirs ont été largement concrétisés au second semestre.
Taux d’occupation importants
Les vacances d’octobre ont vu une reprise solide, avec seulement 21 % de déplacements en moins par rapport à la même période de 2019. Et ce, alors que nombre d’écoles et d’entreprises continuaient d’imposer aux parents d’élèves et aux employés de rester dans leur ville. Pour le week-end prolongé du 1er janvier, les sites touristiques du Guangdong, province la plus peuplée de Chine, ont accueilli 11,7 millions de touristes, soit un quart de moins par rapport au Nouvel An précédent.
Pour les grands groupes hôteliers, la Chine est une rare source de revenus. Depuis l’été 2020, le marché de ce pays est celui où les taux d’occupation sont les plus importants pour Marriott, Hilton ou Accor. « Sur les troisième et quatrième trimestres, la baisse du chiffre d’affaires de l’industrie est de près de 80 % en Europe, 50 % aux Etats-Unis mais seulement 10 % à 20 % en Chine », souligne Jean-Jacques Morin, directeur financier du groupe Accor. Si la part du tourisme d’affaires a légèrement baissé, elle est néanmoins revenue à des niveaux satisfaisants – une reprise des déplacements qui a favorisé celle de l’économie chinoise, insiste-t-il.
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