
A Télécom Paris, une grande école qui forme les jeunes aux métiers du numérique, l’heure n’est pas à la fête. « Les étudiants sont un état d’esprit négatif, confie Nicolas Glady, son directeur. Ils sont préoccupés, voire très préoccupés, par leurs perspectives en termes d’insertion professionnelle ou de recherche d’un stage ou d’une alternance. » Qu’ils soient de niveau ingénieur ou pas, ces jeunes férus de technologies, en temps normal courtisés par les entreprises, n’ont d’ordinaire pas de souci à se faire pour leur carrière. Mais aujourd’hui, ils observent avec inquiétude grimper la courbe du chômage des jeunes : pour les 16-24 ans, elle a progressé de 2,6 points sur un an, pour atteindre 21,8 % au 3e trimestre 2020.
Les entreprises, elles, font montre de prudence dans leurs recrutements. En 2020, indiquent les chiffres de la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), les embauches de personnes de moins de 26 ans en CDI ou en CDD de plus de trois mois ont reculé de 14 %, soit 318 000 recrutements de moins. De quoi, en effet, inquiéter les quelque 750 000 jeunes qui font, bon an, mal an, leur entrée sur le marché du travail… et qui vont se retrouver en concurrence d’ici quelques mois avec ceux de la « promotion » 2021, qui chercheront un emploi à compter du second semestre.
Il vous reste 70.45% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.