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Le Centre des monuments nationaux profite du plan de relance

Avec les retards de chantiers et annulations d'événements en 2020 liés au Covid, l'institution multiplie les projets, cette année, grâce au plan de relance. L'Hôtel de la Marine devrait être le premier à ouvrir le bal, en avril.

La verrière de l'une des deux cours de l'Hôtel de la Marine, censée être un lieu de vie des riverains autant que d'accueil des visiteurs.
La verrière de l'une des deux cours de l'Hôtel de la Marine, censée être un lieu de vie des riverains autant que d'accueil des visiteurs. (Cedric Berieau CMN)

Par Martine Robert

Publié le 13 févr. 2021 à 10:31Mis à jour le 13 févr. 2021 à 10:46

Malgré les fermetures pour cause de lutte anti-Covid, c'est tout sauf une année calme pour le Centre des monuments nationaux, qui gère une centaine de sites dans l'Hexagone. Car le plan de relance du ministère de la Culture lui a apporté « un appel d'air pour ses grands travaux, qui ont tous pris du retard, et 60 % des crédits ont déjà été engagés pour avoir un impact rapide sur le secteur », dixit le président du CMN, Philippe Bélaval.

Ce dernier dispose d'une enveloppe de 40 millions, affectée à une quinzaine de sites : restauration des remparts du château d'Angers ou de la cité de Carcassonne, rénovation des façades du palais du Tau, à Reims, ou de l'abbaye du Mont-Saint-Michel, création d'un musée à l'abbaye de Beaulieu-en-Rouergue pour abriter une riche donation d'art… Sans compter les 100 millions attribués au château de Villers-Cotterêts, dans l'Aisne, le futur Centre de la francophonie voulu par le président Macron.

Bientôt l'Hôtel de la Marine

Quant à l'Hôtel de la Marine, qui aurait dû être inauguré en juillet dernier et qui devrait finalement l'être en avril, sa rénovation à 132 millions d'euros touche à sa fin, même si 250 compagnons y travaillent encore : les cours intérieures, les appartements des intendants, les salons XVIIIe, la loggia avec vue sur la Concorde, ont retrouvé leur faste. Le restaurant, lui, ouvrira ultérieurement, tout comme l'exposition de la collection Al Thani.

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Le « Confident », dispositif multilingue et immersif de visite du lieu, avec casque connecté et son binaural, est prêt. Avant la pandémie, le CMN tablait sur 600.000 à 700.000 visiteurs par an, dont plus de la moitié d'étrangers. Désormais, comme dans tous ses monuments, le CMN mise sur un public de proximité et des expositions en circuit court, faciles à monter dans un contexte incertain.

« La fréquentation de nos sites est passée de 10 millions d'entrées en 2019 à 3,5 en 2020. Nos recettes ont chuté de près de 64 %, avec l'annulation de nombre d'événements comme l'emmaillotage de l'Arc de triomphe par Christo, prévu en septembre, et reporté à la rentrée prochaine, malgré le décès de l'artiste », précise Philippe Bélaval.

La Rue de Valois a d'ailleurs accordé une aide exceptionnelle de 50 millions d'euros à l'établissement pour couvrir sa perte 2020. Mais quid de 2021, alors que les monuments restent fermés depuis le deuxième confinement ?

Un institut de formation dédié

Conscient des enjeux également économiques et sociétaux du patrimoine, Philippe Bélaval n'a pas renoncé à lancer son CMN Institut, qui formera 160 professionnels par an à une large gamme de métiers à travers une trentaine de modules courts, de la maîtrise d'ouvrage à la médiation culturelle des édifices historiques.

Parallèlement, via son incubateur de start-up du numérique, le CMN continue à dépoussiérer les monuments à coups d'innovations, des visites guidées à distance pour les scolaires (400.000 reçus par an) aux expériences en réalité augmentée… La troisième promotion, sélectionnée avec la SNCF, travaille plus spécialement sur le patrimoine ferroviaire.

Ce n'est pas la seule collaboration du CMN, qui les multiplie pour affronter cette période compliquée pour la culture : il a mis en place, avec 80 autres sites, tels Chambord , Chantilly , Fontainebleau , les Invalides, un abonnement annuel « Passion Patrimoine » à 45 euros, et vient de conclure un partenariat avec Klépierre pour des animations historiques dans ses centres commerciaux.

Enfin, dans un souci tant de visibilité et de recettes, que de protection de son image, le CMN va signer des licences de marque pour le Panthéon et l'Hôtel de la Marine, comme il l'a fait déjà pour l'Arc de triomphe et l'abbaye du Mont-Saint-Michel.

Martine Robert

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