Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Pour les « promotions Covid », la crainte de diplômes au rabais

Des stages annulés, des pratiques pédagogiques moins formatrices, de nouvelles règles du jeu pour les évaluations… Les diplômés redoutent, comme ceux de 2020, que leur formation soit insuffisante et dépréciée sur le marché du travail.

Par 

Publié le 12 février 2021 à 12h00

Temps de Lecture 5 min.

Article réservé aux abonnés

Un étudiant à l’université de Rennes 1. AFP / Damien MEYER

Léa devait partir pour un an au Mexique afin d’y étudier les représentations et les pratiques sanitaires. Mais en raison de la pandémie, l’étudiante en master d’anthropologie à l’université de Bordeaux a dû revoir ses plans. Pas question d’aller rencontrer des médecins sur le terrain. « Comme la plupart de mes camarades, je fais tous mes entretiens depuis mon salon, par Zoom ou WhatsApp », explique-t-elle. Une pratique moins enrichissante personnellement que si elle avait pu mener ces entretiens sur place… Elle craint d’en payer le prix dans les mois à venir pour trouver un stage, accéder au doctorat ou décrocher un poste. « Sans une réelle enquête de terrain à mon actif, ce sera difficile de se distinguer… », souffle-t-elle.

Les résultats exceptionnels obtenus par
les étudiants en 2020 peuvent semer
le doute

Avec la généralisation des cours en visioconférence, l’aménagement des modalités d’examen en raison de la crise sanitaire et la suppression de certains stages, les diplômes de l’enseignement supérieur vont-ils perdre de leur valeur sur le marché du travail ?

Les résultats exceptionnels obtenus par les étudiants en 2020 peuvent semer le doute. A l’université de Pau et des Pays de l’Adour, 68 % des étudiants inscrits en première année des licences scientifiques (maths, sciences de la vie, physique, chimie…) en 2019-2020 ont été admis en deuxième année contre 58 % l’année précédente. Le bond est encore plus fort dans les filières sciences sociales et humanités : 59 % d’admis en deuxième année parmi la dernière promotion contre à peine 42 % un an plus tôt.

Soupçons de fraude aux évaluations

A l’université de Bordeaux, le taux de réussite des inscrits en première année de licence est passé de 47 % en 2019 à 60 % en 2020. Même tendance à l’université de Caen-Normandie, où le taux de passage en deuxième année a bondi de 43 % à 53 %. Pour son président, Lamri Adoui, le succès des étudiants néo-entrants dans l’enseignement supérieur s’explique principalement « par une orientation plus adaptée à leur projet d’études et par la mise en œuvre de modalités d’accueil particulières en faveur des publics identifiés comme fragiles ». Difficile cependant de ne faire aucun lien avec les circonstances particulières de la crise sanitaire, reconnaît-il.

« Nous devrons prouver deux fois plus que nos aînés que nous avons notre place ». Katell, en licence professionnelle métiers du notariat

Il vous reste 67.37% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.