Publicité
Exclusif

Exclusif - Deux Français sur trois pour l'extension du RSA aux moins de 25 ans

Les deux tiers des Français jugent que l'exécutif ne prend « pas suffisamment en compte la situation des jeunes » selon un sondage OpinionWay-Square pour « Les Echos ». L'opinion publique est très inquiète pour « l'avenir de ceux qui ont 20 ans ».

Emmanuel Macron à la maison des étudiants à l'université de Paris-Saclay, le 21 janvier dernier.
Emmanuel Macron à la maison des étudiants à l'université de Paris-Saclay, le 21 janvier dernier. (Yoan Valat/Pool via REUTERS)

Par Pierre-Alain Furbury

Publié le 15 févr. 2021 à 06:45Mis à jour le 15 févr. 2021 à 16:12

« C'est dur d'avoir vingt ans en 2020 ». Conscients des efforts réclamés à la jeunesse et des dangers que la crise du Covid charrie, les Français ne démentent pas Emmanuel Macron sur le constat. Ils lui reprochent, en revanche, de ne pas en faire assez. Selon un sondage EcoScope OpinionWay-Square pour « Les Echos » et Radio classique, deux personnes sur trois estiment que son gouvernement ne prend « pas suffisamment en compte la situation des jeunes qui ont 20 ans aujourd'hui ». Une proportion qui atteint 75 % chez les moins de 25 ans et même la moitié des électeurs du chef de l'Etat au premier tour de 2017.

Si les sondés plébiscitent les repas à 1 euro par jour pour les étudiants (à 90 %) ou l'autorisation d'un jour de cours en présentiel par semaine (à 86 %), c'est peu dire qu'ils mettent la pression sur l'exécutif. « Il y a la reconnaissance d'un premier pas mais l'attente de mesures complémentaires est très forte. Et il y a chez les jeunes le sentiment de ne pas être pris en compte », décrypte Frédéric Micheau, le directeur général adjoint d'OpinionWay. Pour sept Français sur dix (et 81 % des 18-24 ans), l'action publique devra « réparer les dommages de la crise sanitairesur la vie des jeunes ». Pour 86 % d'entre eux, le gouvernement doit « prendre des mesures » pour faciliter leur entrée sur le marché du travail.

Publicité

« Urgence »

L'extension du RSA au moins de 25 ans, poussé par la gauche et jusqu'ici rejetée par la majorité , est aussi largement réclamée : 68 % des personnes interrogées s'y disent favorables, parmi lesquels 79 % des jeunes, 73 % des électeurs d'Emmanuel Macron et, même, la moitié de ceux de François Fillon (48 %), alors que les soutiens des Républicains continuent, pour la plupart d'entre eux, d'y voir une mesure d'« assistanat ». « Cela fait polémique sur la scène politique, mais pas dans l'opinion, où le sentiment d'urgence et celui qu'il y a un trou dans la raquette dominent », explique Bruno Jeanbart, le vice-président de l'institut de sondages.

Ces résultats s'expliquent par l'ampleur de l'inquiétude. Pas moins de 69 % des Français se montrent « pessimistes pour l'avenir de ceux qui ont 20 ans », quand 47 % le sont pour leur propre avenir. Les craintes se cristallisent sur la santé psychologique et l'accès à l'emploi (donc le niveau de revenu ). Plus de huit personnes sur dix pensent que la crise aura un « effet négatif » sur ces deux fronts. Mais aussi, de manière significative (sept sur dix), sur les « compétences relationnelles » et la valeur des diplômes.

Bien que frappés de plein fouet par la crise économique, les 18-25 ans se révèlent, comme souvent, un peu moins pessimistes pour leur avenir propre et celui de leur génération que la moyenne des Français. Le niveau d'anxiété reste toutefois élevé. Il concerne un jeune sur deux. Et, surtout, « cela crée une situation paradoxale et compliquée à gérer pour l'exécutif, conclut Bruno Jeanbart. L'inquiétude dépasse les rangs des jeunes. Le sentiment que le bien-être de cette classe d'âge est un problème spécifique s'installe dans la société française. Il atteint notamment les personnes âgées, qui votent davantage… »

Pierre-Alain Furbury

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xx0urmq-O.jpg

SNCF : la concurrence peut-elle faire baisser les prix des billets de train ?

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

Publicité