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Le pilotage des écoles d’art critiqué, notamment pour son manque de diversité

Un rapport de la Cour des comptes estime qu’une profonde réforme de ces établissements publics est nécessaire.

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Publié le 23 février 2021 à 07h00, modifié le 23 février 2021 à 14h56

Temps de Lecture 6 min.

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Des écoles « dispersées », des mutualisations entre les établissements « limitées », des formations « onéreuses » pour la collectivité, une ouverture sociale faible, un manque de suivi des diplômés… Les rapports de la Cour des comptes ne sont jamais tendres, et celui qui porte sur l’enseignement supérieur en arts plastiques, publié fin janvier, n’échappe pas à la règle.

Les magistrats de la rue Cambon ont dressé un état des lieux de la dizaine d’écoles nationales (l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts, l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs, l’Ecole nationale supérieure de création industrielle…) ainsi que des 34 écoles territoriales disséminées en France. Doivent-elles se réformer de pied en cap ? Si de nombreux acteurs du secteur reconnaissent la nécessité d’une reprise en main, ils craignent une réforme comptable, éloignée des spécificités d’un secteur à part.

Faible taux d’insertion

Parmi les multiples critiques formulées dans le rapport figure le manque de réflexion sur l’avenir de ces étudiants, une fois leur diplôme obtenu. Que deviennent les 11 000 jeunes formés chaque année dans les 44 écoles d’art du territoire ? Leur suivi post-diplôme est « décevant au regard de l’exigence et du coût des formations », estime la Cour des comptes. « Il apparaît que les écoles d’art suivent de façon très approximative l’insertion », bien que le coût annuel de formation pour la collectivité soit de l’ordre de 18 000 euros pour les Beaux-Arts, les Arts décoratifs et l’Ensci, trois écoles publiques parisiennes. Une somme divisée par trois pour certaines écoles territoriales, qui dépendent essentiellement d’un financement local.

« On n’entre pas dans cette filière pour faire de l’argent », rappelle Corentin Le Bihan, étudiant au sein de l’Ecole supérieure d’art de Cambrai

Une enquête annuelle menée par le ministère de la culture révèle les difficultés que rencontrent les jeunes. 55 % déclarent « avoir été freinés dans leurs recherches par la faiblesse des offres en adéquation avec le diplôme ». Et en matière de rémunération, 62 % des jeunes actifs issus de la filière arts plastiques perçoivent un revenu net annuel inférieur à 15 000 euros. « Mais on n’entre pas dans cette filière pour faire de l’argent », rappelle Corentin Le Bihan, étudiant au sein de l’Ecole supérieure d’art de Cambrai.

« Nos étudiants savent très bien qu’en faisant le choix de cette filière, leur avenir professionnel sera difficile, poursuit Christian Debize, directeur de l’Ecole supérieure des beaux-arts de Nîmes. Ce qui les guide, c’est un projet de vie, de vivre par l’art, et le métier se confond avec leur mode d’existence. La question de l’insertion professionnelle ne se pose pas comme pour d’autres secteurs de l’enseignement supérieur. » Mesurer la qualité d’une école d’art à son taux d’insertion tiendrait de l’incompréhension du rôle de ce type d’établissement. « Les étudiants qui entrent aux Beaux-Arts viennent suivre un chemin vers eux-mêmes dans un développement spirituel profond. Ils choisissent une voie difficile quant à l’économie générale de leur vie », constate Jean de Loisy, directeur des Beaux-Arts de Paris.

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