Un an de pandémie, c’est un drôle d’anniversaire. Mais pour le monde rural, le Covid-19 rime aussi avec une avancée imprévue : l’accélération de la transition numérique. Face à la fermeture des restaurants, nombreux ont été les métiers de l’agriculture à devoir revoir leurs façons d’écouler leurs stocks en se tournant davantage vers la vente en direct. Surtout, après l’interdiction de la tenue des marchés couverts et de plein air lors du premier confinement, il a fallu réfléchir à une nouvelle façon d’atteindre les clients.
«J’ai mis mon numéro de portable sur Instagram pour proposer de livrer mes poissons chez les gens», raconte Fabien Gardon, pêcheur marseillais. Avant la crise sanitaire, le spécialiste de l’ikejime – une technique d’abattage d’origine japonaise – livrait principalement aux restaurants et à une vingtaine de particuliers, «pas plus, histoire d’avoir toujours des choses à leur proposer et de pouvoir les fidéliser». Mais avec la fermeture des bistrots et grâce aux réseaux sociaux, «pendant le premier confinement, mon carnet d’adresses est monté à 200 personnes. Les gens étaient chez eux, ils s’ennuyaient, ils ne pouvaient plus aller manger dehors, alors ils m’ont énormément contacté. Je crois que me voir débarquer chez eux, c’était une bouffée d’air frais dans leur quotidien. Et même en étant de nature réservée, moi aussi, ça me faisait du bien», reconnaît le pêcheur, qui aime bavarder avec sa clientèle e