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Dans les collèges et les lycées, les conséquences en cascade de la baisse des moyens

La « priorité à l’école primaire » se fait durement sentir dans les établissements du second degré, contraints d’absorber 1 800 suppressions de postes à la rentrée 2021. Celles-ci seront compensées par des heures supplémentaires, se défend l’éducation nationale.

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Publié le 18 février 2021 à 01h01, modifié le 19 février 2021 à 12h46

Temps de Lecture 5 min.

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La crise sanitaire aurait presque pu le faire oublier : chaque année, à la fin de l’hiver, l’éducation nationale ajuste sa dotation horaire globale (DHG), la répartition du budget annuel des établissements pour l’année suivante. Des collèges et des lycées tentent de négocier, et certains se mobilisent, pour éviter des baisses de moyens qui se traduisent en heures, voire en postes supprimés. Les baisses trop drastiques de budget peuvent menacer l’offre pédagogique, l’accompagnement des élèves et, à terme, leur attractivité.

Cette année, les suppressions concernent 1 800 postes (440 en 2020). Un solde ramené à zéro, plaide l’éducation nationale, grâce au recours aux heures supplémentaires qui représentent l’équivalent de 1 847 emplois à temps plein.

La baisse des moyens dans le secondaire, conséquence de la volonté du gouvernement de donner « la priorité à l’école primaire » depuis trois ans, produit des effets divers selon les situations : ici ce sont des heures de latin en moins ; là une option LV3 qui saute ; ailleurs des classes surchargées.

A l’échelle des établissements, cette arithmétique a « des conséquences évidentes sur la diversité des enseignements », assure Christine David-Kassel, professeure d’anglais et déléguée SNES au lycée Adrien-Zeller de Bouxwiller (Bas-Rhin). Ce petit établissement rural qui propose huit spécialités au bac (le minimum est de sept) voit la part des heures supplémentaires augmenter de près de moitié dans son budget.

Cette année, c’est l’espagnol LV3 qui est touché : cet enseignement n’est déjà plus proposé aux élèves de 2de, « alors qu’on aurait eu les effectifs pour ouvrir un groupe », assure une enseignante de cette discipline. Contactée par Le Monde, l’académie insiste sur le fait que la répartition du budget a « fait l’objet d’un vote positif au conseil d’administration ».

Des filières fermées

Dans les lycées, les baisses de moyens se cumulent avec la mise en place, depuis la rentrée 2019, d’une réforme plus « gourmande » en heures de cours, puisque les élèves sont désormais répartis en groupes de spécialité – les groupes étant souvent plus nombreux que le total des classes. Alors que la réforme du lycée et du bac promettait une offre de formation plus large et plus flexible, certains établissements envisagent de flécher des combinaisons, voire de fermer des filières.

Au lycée international Montebello de Lille, la spécialité langues et cultures de l’Antiquité, (quatre heures de cours en 1re et six heures en terminale) pourrait disparaître. « Nos latinistes sont peu nombreux cette année en 2de, regrette Céline, enseignante de latin dont le poste devrait être supprimé à la rentrée. Avec le Covid, nous n’avons pas pu faire le démarchage de fin d’année dans les classes de 3e, ni pendant les portes ouvertes du lycée. » La classe de latinistes étant réduite, seuls « un ou deux élèves sont intéressés » par la spécialité en 1re. Même si les deux enseignantes s’attendaient, comme les années précédentes, à des recrues de l’extérieur sur cette spécialité. Au lycée Montebello, les LV3 polonais et portugais n’ont pas ouvert cette année, et le néerlandais est menacé.

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