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« Nous sommes des citadins, et personne ne nous a parlé des lycées agricoles ! » : cultiver la terre, un rêve d’étudiant engagé

Portés par des convictions écologiques, des étudiants ou des jeunes diplômés sans lien familial avec le monde agricole décident de se lancer dans une activité liée à la terre.

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Publié le 01 mars 2021 à 07h00, modifié le 22 mars 2021 à 11h38

Temps de Lecture 5 min.

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Rendez-vous à la résidence universitaire Francis-de-Croisset, porte de Clignancourt, à Paris. C’est l’hiver, on entend la rumeur du périph, mais peu importe. Sur un carré de pelouse alloué par le Crous, cinq étudiants, membres de l’association écologiste Green Wave de Sorbonne Université, inaugurent un potager. Tachés de boue jusqu’au masque, ils sont radieux !

« Nous avons récupéré de la terre, des planches, du géotextile, emprunté des outils à la ferme urbaine La Recyclerie, et nous avons monté les bacs pour bientôt planter », explique Clara, en master de géographie « alimentation et cultures alimentaires », qui rêve de devenir productrice de bière artisanale. Elle et Benjamin, son condisciple, ainsi qu’Isabeau, en master de littérature comparée, Mathilde en master d’anglais, et Ryan en licence d’histoire, n’avaient échangé que sur les réseaux sociaux – confinements obligent – avant de se retrouver « en vrai » pour ce projet de potager.

« Je me suis beaucoup interrogée sur le sens de mes études dès ma prépa littéraire, et plus encore depuis le début de la crise sanitaire, raconte Mathilde. L’art pour l’art, ça me laisse sur ma faim. M’impliquer pour ce potager me fait du bien. » De son côté, Isabeau s’est documentée sur l’agroécologie, la biodiversité… « L’ancien modèle industriel et intensif n’est plus viable, déclare-t-elle. Je ne sais pas quelle agriculture urbaine est envisageable, mais nous devons intégrer cet objectif et pour ma part, je ne pourrais pas me passer de ce rapport à la terre. »

Même certitude pour Ryan : « Je ferai un potager plus tard, c’est l’avenir et ça me rend heureux. » Et Benjamin de s’interroger sur le métier d’agriculteur : « Nous sommes des citadins, et personne ne nous a parlé des lycées agricoles ! Ou des diplômes nécessaires pour s’installer », regrette-t-il. Il n’est peut-être pas trop tard…

« Il y a eu chez certains [jeunes] une prise de conscience de la fragilité de la souveraineté alimentaire, et qu’il faut développer les petites fermes pour nourrir la population locale »

A deux heures de là, à la ferme bio normande du Bec-Hellouin (Eure), Perrine Hervé-Gruyer, ex-juriste internationale devenue agricultrice, le constate : elle est davantage sollicitée depuis le printemps dernier : par des jeunes actifs qui souhaitent se reconvertir, par des étudiants qui postulent pour des stages ouvriers ou qui veulent un terrain d’études pour rédiger un mémoire…

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