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Avoir 20 ans et étudier le cinéma au temps du Covid-19

« Un an de culture confinée » (8/12). Privés des salles, inquiets pour leur avenir, les étudiants continuent tant bien que mal à tourner des courts-métrages et se lancent dans l’écriture de séries.

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Publié le 02 mars 2021 à 04h06, modifié le 02 mars 2021 à 10h33

Temps de Lecture 8 min.

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De nombreux étudiants en cinéma le disent : on peut être fan de plates-formes et continuer à aimer la salle. Mais, depuis un an et le début de la pandémie de Covid-19, leur univers s’est rétréci comme la taille de l’écran. Pour eux, combien de tournages interrompus, de stages annulés, de projets repoussés ? Le moral est en berne avec la fermeture des salles – d’abord du 14 mars au 22 juin 2020, puis à nouveau depuis le 30 octobre 2020. Au total, les exploitants ont baissé le rideau durant plus de sept mois, et ce n’est pas fini.

Lire l’analyse : Article réservé à nos abonnés 2020, l’année noire du cinéma

Quand on a 20 ans, peut-on encore rêver de fabriquer des films pour le grand écran, ou se laisse-t-on tenter par les séries, nouveau boulevard des jeunes diplômés ? Un étudiant de l’université de Picardie Jules-Verne, à Amiens, dans la Somme, nous écrit : « Nous avons l’impression d’être la promotion sacrifiée. »

Cédric Bouvier, 25 ans, inscrit en master 2 pro « cinéma documentaire », a dû abandonner son projet de film du fait des contraintes sanitaires. Il ne manque pourtant pas de ressort. Aujourd’hui, devant son ordinateur, il fabrique un court-métrage sur la musique « indé » américaine, en interrogeant des musiciens à distance et en intégrant des images d’archives de concerts. Il découvre à son âge « des pics d’énergie aléatoires », dit-il avec pudeur pour exprimer les hauts et les bas qu’il traverse.

Lire le récit : Article réservé à nos abonnés Les scénaristes au premier plan de la crise du cinéma

Cédric Bouvier se souvient de cette annonce de stage surréaliste, en 2020, offrant « un poste sur Zoom en distanciel », pour accompagner le financement participatif d’un film. Cette année, l’étudiant a enfin trouvé un stage « de terrain » : « Je vais réaliser des documentaires pour une télé de quartier à Abbeville [Somme], là où habitent mes parents. » Il espère intégrer une école privée parisienne à la rentrée 2021, « moins sélective » selon lui que les trois grandes écoles publiques que sont la Fémis, à Paris, Louis-Lumière, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), et la CinéFabrique, à Lyon. Pour lui, même si l’avenir est incertain, l’amour du cinéma l’emporte et tire le moral vers le haut : « On a la satisfaction de créer. »

Fabriquer ensemble

Ce plaisir de fabriquer ensemble, c’est peut-être ce qui sauve les étudiants en cinéma. Encore faut-il pouvoir tourner. Etudiante à l’université Paris-VIII, à Saint-Denis, après une licence en arts et spectacles à Montpellier, Ozélie Carette attend de pouvoir partir en Allemagne pour faire son court-métrage : un projet inspiré par la vie de son arrière-grand-père, lequel avait été réquisitionné pour le service du travail obligatoire durant l’occupation de la France par l’Allemagne nazie. « Au retour, mon arrière-grand-père a dû rentrer à pied jusqu’à la frontière française. J’ai retrouvé des cartes postales et des photos qui retracent ce périple. Je veux faire ce trajet à mon tour, et le filmer avec une amie qui s’occupera du son. Pour l’instant, les frontières sont fermées… »

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