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Covid : petit tour du monde du dépistage à l'école

La France se lance dans le défi logistique des tests à l'école. D'un pays à l'autre, les stratégies divergent : renforts pour tester les enfants dans les établissements, tests à domicile, « pool testing ». Revue des solutions les plus pratiquées.

En France, les tests salivaires commencent à être déployés dans les établissements scolaires.
En France, les tests salivaires commencent à être déployés dans les établissements scolaires. (UGO AMEZ/SIPA)

Par Pauline Verge

Publié le 2 mars 2021 à 17:59Mis à jour le 2 mars 2021 à 18:00

Pour compléter les tests antigéniques, des tests salivaires sont désormais déployés dans les écoles françaises. Plus faciles à réaliser, plus rapides et moins effrayants pour les enfants, ils sont ainsi tout particulièrement adaptés à jeune public. Pour ce faire, le gouvernement s'apprête à recruter 1.700 étudiants en soins infirmiers ou en pharmacie, rassurant au passage les enseignants qui craignaient de devoir réaliser eux-mêmes les prélèvements.

Un peu partout dans le monde, le dépistage en milieu scolaire est à la fois un enjeu important pour contenir l'épidémie, et un défi logistique. Il faut en effet prévoir des tests pour un très grand nombre d'élèves, faire en sorte qu'il y ait suffisamment de personnel soignant pour les réaliser, tout en prenant en compte l'âge parfois très jeune du public testé. Si certains pays suivent une voie similaire à celle de la France, d'autres préfèrent laisser aux familles le soin de réaliser les prélèvements. Tour d'horizon de différentes stratégies chez nos voisins, et ailleurs.

· Au Royaume-Uni, des tests à faire à la maison

A l'approche de la réouverture des établissements scolaires, le 8 mars, le Royaume-Uni a mis au point son propre plan de dépistage. L'objectif est d'identifier le plus tôt possible les élèves porteurs du Covid, et tout particulièrement les asymptomatiques. Dès la rentrée, les élèves de l'enseignement secondaire et supérieur devront passer trois tests Covid au sein de leurs établissements. Afin d'alléger la charge logistique tout en continuant à tester régulièrement les jeunes, les tests seront ensuite réalisés à la maison. Chaque famille avec enfants recevra ainsi deux tests par personne et par semaine, à réaliser soi-même à domicile.

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Les élèves d'école primaire ne sont néanmoins pas concernés par les tests réguliers en milieu scolaire, « en raison des faibles niveaux de transmission entre les enfants plus jeunes », précise le gouvernement britannique. Les tests utilisés dans les écoles et les foyers britanniques sont des tests antigéniques dont les résultats sont disponibles en 30 minutes maximum.

· Tolérance zéro en Autriche

« Nous sommes le premier pays d'Europe à tester massivement les écoles », s'est félicité, à la fin du mois de février, le chancelier autrichien Sebastian Kurz. Deux à trois fois par semaine, les élèves autrichiens doivent en effet se soumettre à des tests par prélèvement nasal, en classe ou à la maison. Non obligatoires, ils sont toutefois indispensables pour pouvoir assister en cours, puisque les élèves dans l'incapacité de présenter un résultat négatif à un test antigénique ou PCR ne sont pas acceptés dans les établissements.

· Aux Etats-Unis, une stratégie à géométrie variable

Dans les écoles publiques new-yorkaises, des dépistages hebdomadaires sont organisés. Toujours pour alléger l'organisation de ce plan de dépistage massif, l'objectif n'est pas de tester l'ensemble des élèves et du personnel, mais au moins 20 % de la population totale des établissements scolaires. Chaque semaine, les élèves testés sont ainsi sélectionnés de manière aléatoire.

Certains établissements privés, comme la South Boston Catholic Academy à Boston, se sont tournés vers le « pool testing » pour augmenter la capacité de dépistages et être ainsi plus efficace. Il s'agit de regrouper plusieurs prélèvements et de les analyser ensemble via la technologie PCR. Si le résultat est positif, l'ensemble du groupe concerné peut alors être isolé avant de tester à nouveau les individus un par un.

· En Belgique, des tests salivaires… pour les enseignants

Depuis le 22 février, les écoles belges expérimentent un plan de dépistage pour les enseignants et le personnel des écoles. Sur les six semaines d'expérimentation, 2.500 adultes sont ainsi concernés. L'objectif de l'expérience, proposée à la fin du mois du mois de janvier par la ministre de la Santé Frank Vandenbroucke est de repérer plus facilement les foyers de Covid dans les écoles sans avoir à obtenir l'accord des parents. Plusieurs mois auparavant, l'université de Liège avait déjà inauguré le pool testing pour ses étudiants et son personnel administratif en testant plus de 6.000 individus par jour au total, par groupe de trois échantillons.

· En Catalogne, les infirmiers mobilisés

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Comme en Suède, les mesures de dépistage dans les écoles varient selon les régions et les établissements. Particulièrement touchée par la pandémie, la Catalogne fait toutefois partie des territoires qui n'ont pas attendu pour déployer des campagnes de dépistage dans les écoles. Dès le mois de septembre 2020, la région a en effet affecté 400 personnes dont le rôle est de surveiller l'incidence du virus dans les écoles, et 100 infirmiers pour tester régulièrement les élèves et le personnel.

· La Suède et la Finlande misent sur la prévention

Les pays nordiques ne semblent pas avoir mis en place de plan massif de dépistage en milieu scolaire. « Si un enfant déclare des symptômes pendant la journée, il doit être immédiatement transféré dans un lieu isolé accompagné par un adulte en attendant l'arrivée d'un parent. Personne ne doit se rendre à l'école en cas de symptômes tant que la possibilité du Covid n'a pas été écartée par un test », peut-on lire sur le site du ministère de l'Education finlandais.

La Suède recommande quant à elle aux parents des jeunes enfants de les garder à la maison s'ils sont malades, mais de ne pas leur faire subir de test de dépistage. Si les recommandations sur les tests émanent de l'Agence suédoise de santé publique, les réglementations varient néanmoins selon les régions.

Pauline Verge

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