Vous voulez vous procurer une kettlebell. Un modèle de 4 kg ou 6 kg. Il y a urgence. Le youtubeur Tibo InShape, de son vrai nom Thibaud Delapart, une boule de muscles de 29 ans suivie par 1,6 million de personnes, préconise l’utilisation de cet haltère en forme de cloche dans sa vidéo « Dix minutes kettlebell entraînement pour renforcer tout votre corps », mise en ligne le 6 février. La promesse fait mouche. Car, depuis quasiment un an, vous ne pouvez plus suivre votre cours favori de body pump pour soulever une barre d’haltérophile, en cours collectif, sur soixante minutes de remix de Calvin Harris et Vice.
Ces « sensations d’hier », celles d’avant le Covid-19, faites de sueur, d’efforts bruyants et de frissons d’endorphines, vous manquent. Les salles de sport sont fermées. Suivre cette courte vidéo sera un palliatif pour vous défouler, suer et vous muscler. Mais où trouver cet haltère ? Impossible. Chez vous, il vous faudra vous résoudre à soulever un fait-tout ou un baril de lessive.
Car, depuis les premières mesures de confinement adoptées au printemps 2020 pour lutter contre la propagation du coronavirus, le marché dit « de la fonte » est à sec. Les rayons de poids, lestes et autres poignets de force sont vides. Les sites Internet sont en rupture de stocks. Les ventes d’haltères ont bondi de 160 % sur l’année 2020 chez Go Sport. L’enseigne est, comme ses concurrents, confrontée aux « difficultés d’approvisionnement » de ces articles fabriqués en Chine. Les ventes de tapis de sol (+ 112 %) et de machines de fitness (+ 90 %) se sont aussi envolées au sein de l’enseigne française. A tel point que ce marché des accessoires de musculation, jugé mineur, est devenu « un enjeu majeur » pour le challenger de Decathlon, numéro un du marché hexagonal.
Gel des prélèvements
Cette fièvre acheteuse n’est pas retombée. La demande « ne faiblit pas » au premier trimestre 2021, observe Christophe Magnin, président de Care Fitness, fabricant français de vélos d’appartement et de tapis de course.
Partout dans le monde, la pratique du « sport à la maison » s’est imposée. A la veille du printemps, saison au cours de laquelle les Français se remettent au sport, la tendance devrait se confirmer. D’autant que, malgré la promesse de mise au point d’un masque de protection adapté à la pratique sportive, l’espoir d’une réouverture prochaine des salles de sport s’éloigne. Au grand dam de tous les entrepreneurs, privés de recettes depuis la fermeture administrative de leurs établissements.
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