Après Facebook, Twitter, Instagram ou Snapchat, Twitch est la nouvelle hype de la presse française. A l’inverse de TikTok, qui fait la part belle aux vidéos de moins d’une minute, ici, mieux vaut avoir le temps. Les streams durant souvent plusieurs heures, même si beaucoup picorent une partie et ne restent pas du début à la fin. Le Figaro a été un des premiers grands médias en France à utiliser cette plateforme de vidéo, de manière occasionnelle depuis 2015. TF1, Arte et France Télévisions tenteront l’expérience sous peu. BFM TV vient d'annoncer son lancement ce mercredi… Tout comme Challenges. Nous y racontons à partir de ce mercredi 3 mars les coulisses du magazine, tous les mercredis à 17h30, après Sciences & Avenir, autre titre du groupe.
Samuel Etienne, présentateur de Questions pour un champion sur France 3 et journaliste pour France Info, cartonne déjà avec ses revues de presse quotidiennes et frôle les 300.000 abonnés. "Les médias réalisent pas mal d’essais, confie Damian Burns, vice-président Europe de Twitch. Pour réussir, il faut avoir une stratégie de contenus, cibler une audience et avoir une bonne interaction avec sa communauté. Se lancer ne veut pas dire que le succès sera forcément là." Les chiffres d'audience de la plateforme, rachetée par Amazon en 2014 pour 970 millions de dollars, donnent le tournis. Quelle que soit le moment où vous vous connectez, 2,5 millions de personnes vous y attendrons. Chaque jour, c'est 26,5 millions de visiteurs quotidiens, majoritairement entre 18 et 25 ans.
"Discussion et animation des communautés"
Ouest-France a tenté l’expérience avec trois émissions afin de tester le concept. "Le but n’est pas forcément la notoriété, mais la discussion et l’animation des communautés, explique Edouard Reis Carona, son rédacteur en chef délégué au numérique et à l’innovation. Il n’y a pas de business model ou de retour sur investissement. Il faut que les médias aillent à la rencontre des gens là où ils sont, en suivant les codes de la plateforme."
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Exactement ce que fait L’Equipe, présent avec une émission par mois depuis deux ans. Pas de debrief de match de foot, comme sur sa chaîne de télévision, mais un débat pour plaire aux gamers sur l’actualité de l’e-sport. "Une question demeure, note toutefois Emmanuel Alix, le directeur du pôle numérique du quotidien sportif. Peut-on faire une émission sur Twitch sur le sport traditionnel?" Des projets pour l’Euro et les JO sont dans les tiroirs.
Bon esprit des utilisateurs
Un des atouts de Twitch par rapport aux autres réseaux sociaux pour les médias, c'est le bon esprit des utilisateurs à date. Il y a bien des trolls, mais ils ne constituent pas comme sur Twitter ou Facebook un passage obligé important pour chaque producteur de contenus. "J'ai été très surpris de la bienveillance des communautés, ajoute Edouard Reis Carona. Les interactions y étaient intelligentes et intéressantes."
"Twitch n'est pas un espace de libre expression, confirme le vice président Europe de la plateforme. Nous avons un code de bon comportement qui interdit les discriminations et les discours haineux. Nous bannissons ceux qui ont un comportement haineux." La plateforme affirme avoir doublé leurs équipes de modération au cours de l'année dernière, en plus d'une modération automatique. Nul doute que le besoin de modération s'accroîtra au fur et à mesure du succès de la plateforme.
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