Les étudiants qui expérimentent la nouvelle première année d’études de santé finiront-ils par connaître leurs chances exactes d’accès en deuxième année, et donc de poursuite dans l’une des cinq filières, dentaire, médecine, maïeutique, kiné et pharmacie ? Toute la matinée, jeudi 4 mars, la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Frédérique Vidal, a échangé par visioconférence avec l’ensemble des parties prenantes – doyens des facultés, représentants des associations étudiantes, et même de parents d’étudiants – sur les nouveaux parcours d’accès spécifique santé (PASS), qui comportent une mineure à choisir dans une autre discipline, et sur les licences classiques (en biologie, économie, droit...) avec option accès santé (L.AS).
Réunis au sein d’un collectif, ces parents dénoncent un manque de moyens et l’absence de communication sur les capacités d’accueil en deuxième année dans la plupart des universités, alors que la loi obligeait les établissements à les publier avant le 31 mars… 2020. Selon eux, la cohabitation – transitoire – des nouveaux étudiants (les « primants ») avec les ultimes redoublants de l’ancienne Paces créerait une concurrence déloyale, ces derniers bénéficiant de places réservées, déduites du numerus apertus normalement dédié aux PASS et L.AS.
Frédérique Vidal a indiqué que, conformément à ses engagements, les capacités d’accueil augmenteraient, mais dans une proportion de 9 à 10 %, alors que le collectif réclame 33 % de hausse, à l’instar des facultés qui ont testé la réforme en amont. « Entre les 10 % de la ministre et les 33 % que nous demandons, l’écart correspond à 2 806 places à se partager dans les cinq filières de santé, calcule une mère d’étudiant. C’est donc très peu de chose ! On ne comprend pas que ça puisse créer un blocage au moment où on a tant besoin des personnels de santé. » Elle regrette également que « les portes restent totalement fermées » à l’évocation d’un possible redoublement offert exceptionnellement aux PASS et L.AS, compte tenu des incertitudes nombreuses qu’ils traversent.
Mission d’inspection générale
Président des doyens de médecine, Patrice Diot considère qu’il y a méprise dans les calculs effectués par le collectif PASS- L.AS. « Ces parents prétendent s’appuyer sur la réforme adoptée par anticipation par des universités parisiennes qui avaient, il est vrai, presque doublé le nombre de places en deuxième année. Mais cela revient à comparer des carottes et des navets, nuance-t-il. Car la réforme de l’époque, baptisée “Paces One”, était différente. » Elle consistait à faire deux années en une : un premier concours en décembre et, en cas d’échec, le droit de redoubler dans la même année puis de repasser le concours en juin. « Mécaniquement, cela pouvait augmenter le nombre de places par deux », explique M. Diot.
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