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L’égalité hommes-femmes progresse dans les entreprises

Le nouvel index de l’égalité professionnelle, publié par Le Figaro, montre que la situation des femmes s’est légèrement améliorée en 2020.

C’est un symbole. Pour la première fois, c’est à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, ce lundi, que le ministère du Travail présente la troisième édition de l’index de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Si le sujet, déclaré grande cause du quinquennat, progresse, il reste encore du chemin à parcourir. L’écart de salaire brut entre les deux sexes est de 28 %. À poste égal et pour un même nombre d’heures travaillées, il est de 9 %.

Avec une notation sur 100, fixée en fonction de 4 ou 5 critères selon la taille des entreprises, l’index dit «Pénicaud», issu de la loi avenir professionnel de 2018 de l’ex-ministre du Travail, évalue ces différences de rémunérations. L’obligation de le publier au 1er mars a été remplie cette année par 70 % des entreprises de plus de 50 salariés, qui ont dû faire tourner leurs logiciels de paye pour le calculer. Elles totalisent une note moyenne de 85 sur 100, soit dix points au-dessus du minimum requis. Celles dont l’index est inférieur à 75 doivent mettre en place des mesures correctives pour atteindre ce seuil et ont trois ans pour se mettre à niveau. Un délai échu pour les plus grandes, menacées d’une pénalité financière pouvant aller jusqu’à 1 % de leur masse salariale. Le ministère diffusera à nouveau la liste des mauvais élèves sur son site.

Dans le détail, deux indicateurs sont à la traîne, dont celui sur les salariées augmentées à leur retour de congé de maternité. Si pendant leur absence, des collègues de la même catégorie professionnelle ont été revalorisés, il doit en aller de même pour ces collaboratrices. Or près de 3000 entreprises (13 %) ne se sont pas conformées à cette règle, et ont obtenu 0 sur 15 à cet indicateur. Quant à la parité dans les dix meilleures rémunérations de l’entreprise, les femmes brillent par leur absence, puisque 26 % seulement des entreprises respectent une parité ou une quasi-parité.

Pour nommer plus de femmes dans les instances dirigeantes, il faudrait, selon Élisabeth Moreno, la ministre déléguée auprès du premier ministre, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, invitée ce dimanche du «Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI» «utiliser les quotas, car les femmes peuvent être méritantes et talentueuses, mais on ne les laisse pas arriver aux postes auxquels elles peuvent prétendre». En début de semaine la députée LREM de l’Essonne, Marie-Pierre Rixain, déposera une proposition de loi pour renforcer la lutte contre les inégalités économiques entre les femmes et les hommes.

Indicateurs perfectibles

Si l’utilité de cet outil est reconnue, puisqu’il marque en matière d’égalité professionnelle le passage d’une obligation de moyens à une obligation de résultat, il est perfectible. Fin janvier, le cercle de réflexion Terra Nova pointait «des indicateurs qui se compensent et un défaut de transparence». Il regrettait aussi la non prise en compte du temps partiel subit. L’Association française des femmes juristes, qui a aussi décortiqué l’index, a notamment relevé un biais sur l’indicateur de répartition des augmentations individuelles. Il compare le pourcentage d’hommes et de femmes qui ont perçu une revalorisation, et non les montants de celle-ci.

Une entreprise qui augmente autant de femmes que d’hommes peut ainsi obtenir la note maximale de 20 points, quand bien même elle accorde des augmentations moins élevées à la gent féminine. De leur côté les organisations syndicales demandent un paramètre qui tienne compte des bas salaires, où les femmes sont surreprésentées. Si le ministère du Travail est prêt à ouvrir des discussions sur le sujet, il ne souhaite pas cependant compliquer l’index. Il ira toutefois un cran plus loin en juin, en demandant aux entreprises de diffuser l’ensemble de leurs indicateurs, en plus de leur note globale.

Il ne s’agit pas de baisser la garde en période de crise. Une étude du BCG pointe un risque de retour en arrière pour la parité hommes-femmes au travail, et constate que depuis un an l’écart entre hommes et femmes dans la vie professionnelle s’est creusé. Dans le privé, seules 60 % des femmes ont confiance en leur avenir professionnel, soit 15 % de moins que les hommes. L’enquête alerte notamment sur le décrochage des talents féminins.



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3 commentaires
  • Salluste10

    le

    Superbe nouvelle!
    Bientôt les hommes prendront un congé maternité pour accoucher!

  • ARSENE MOHAMED LUPIN

    le

    Vachement d’égalité professionnelle sur la photo 4 d i n de s pour 1 homme!

  • Anonyme

    le

    Oui plus d’homme svp.

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