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Aides à l'embauche des jeunes : les scénarios du gouvernement pour la sortie de crise

La ministre du Travail, Elisabeth Borne, propose de prolonger les aides jusqu'à la fin mai ou la fin octobre. Les arbitrages seront annoncés lundi prochain, lors du troisième sommet social de l'ère Castex.

Elisabeth Borne, ministre du Travail.
Elisabeth Borne, ministre du Travail. (CELINE BREGAND/SIPA)

Par Alain Ruello

Publié le 10 mars 2021 à 09:37Mis à jour le 10 mars 2021 à 15:10

L'épidémie de Covid n'a pas encore reflué malgré l'accélération de la campagne de vaccination , mais cela n'empêche pas le gouvernement de poser les jalons de la sortie de crise. Au point sans doute d'en faire le thème central du troisième social de l'ère Castex, lundi 15 mars ? C'est probable.

Cette réunion entre le Premier ministre et les partenaires sociaux sera l'occasion d'annoncer l'évolution des aides à l'embauche des jeunes au-delà du 1er juin, dans une optique claire de préserver l'emploi mais aussi de commencer à débrancher la perfusion.

A ce stade, différents scénarios sont sur la table. La ministre du Travail, Elisabeth Borne, les a présentés mardi soir aux partenaires sociaux. Les premiers concernent l'aide pouvant aller jusqu'à 4.000 euros pour l'embauche d'un jeune de moins de 26 ans en CDI qui a fait l'objet de 340.000 demandes, aux trois quarts de TPE ou PME.

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Deux options ont été présentées aux syndicats et au patronat. Soit l'aide est prolongée jusqu'à fin mai, de deux mois donc, en étant limitée à 1,6 SMIC - un seuil qui concerne 90 % des jeunes - contre 2 SMIC actuellement. Soit elle l'est jusqu'à fin octobre, en étant limitée à 1,6 SMIC à compter du 1er juin. Les factures pour l'Etat seraient bien sûr très différentes : 150 millions dans la première option, 700 millions dans la deuxième, qui a certainement davantage l'aval des partenaires sociaux.

Pour les alternants et apprentis

L'autre grande aide concerne les alternants (apprentis ou contrats de professionnalisation). Pour rappel, elle est de 5.000 ou de 8.000 euros selon que le jeune est ou non mineur, et a suscité un engouement sans précédent. Le ministère du Travail envisage soit une prolongation de deux mois jusqu'à fin mai, puis un retour à la seule aide unique précédant la crise. Cela ne coûterait que 70 millions aux finances publiques.

L'autre option serait de maintenir l'aide en l'état jusqu'à la fin mai, puis de la proposer jusqu'à fin décembre dans des conditions plus restrictives : exclusion des diplômes bac+5 et aide réduite à 4.000 euros pour les entreprises de plus de 250 salariés (pas de changement pour les autres). Le coût n'est pas le même puisqu'il est estimé à 1,7 milliard.

Signe supplémentaire que l'exécutif prépare l'après, Elisabeth Borne va faire la tournée des branches les plus touchées par la crise (cafés, restaurants, événementiel…) pour les inciter à signer des accords d'activité partielle de longue durée (APLD). L'exécutif a annoncé mardi soir la nouvelle prolongation d'un mois, jusqu'à fin avril, des taux de prise en charge de l'activité partielle classique. Au-delà de cette échéance, les taux baisseront fortement, ce qui rendra les aides de l'APLD bien plus avantageuses.

Des concertations sectorielles seront lancées également dès la semaine prochaine pour voir comment amender les protocoles sanitaires, et « adapter de manière pertinente le niveau de soutien aux entreprises dans la perspective de ces allègements ». « Le discours était très volontariste », résume l'un des participants à la réunion avec les partenaires sociaux de mardi. Jean Castex pourrait ainsi annoncer lors du sommet social de lundi le lancement d'une concertation sur la sortie de crise.

Alain Ruello

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