Chamboule-tout dans les collèges parisiens. La procédure d’affectation des élèves (Affelnet) vient d’être transformée, début mars, pour les lycées de la capitale. Passé le temps de la compréhension de ce système complexe, qui rebat les cartes de la sectorisation, de nombreux parents se mobilisent contre cette petite révolution, qu’ils peinent à comprendre et estiment parfois injuste.
Fini, les vastes « districts » nord, sud, est et ouest, qui coupaient Paris en quatre, chaque collégien pouvant postuler dans tous les lycées de son secteur. Chaque collège est désormais fléché principalement vers cinq lycées, situés à vingt-cinq minutes de transport au maximum, qui constituent son « secteur 1 ». Les élèves peuvent postuler ailleurs, mais partent avec beaucoup de points en moins.
L’objectif affiché par le rectorat de Paris est de recréer de la mixité sociale et scolaire dans les établissements les plus sélectifs comme dans ceux qui sont « évités » par les bons élèves. Ces dernières années, le système a dérapé à Paris vers des lycées de niveaux, les meilleurs élèves se portant candidats vers les mêmes établissements.
Autre changement, dans le nouveau système, les élèves issus de collèges intermédiaires et défavorisés disposent de points « bonus »*, en fonction de l’indice de position sociale (IPS) moyen de leur établissement : 600 points pour les collèges dont l’IPS est situé entre la moyenne académique et la moyenne nationale, et 1 200 points pour les collèges dont l’IPS est inférieur à la moyenne nationale. Ces bonus, qui bénéficient à 80 collèges de la capitale, remplacent ceux autrefois attribués à ceux des réseaux REP et REP+ (vingt-six collèges). Enfin, un « bonus boursier » perdure.
- Des quartiers mobilisés dénoncent une « assignation à résidence »
La nouvelle carte de l’affectation parisienne n’a pas pour objectif de bouleverser la hiérarchie des lycées, mais de mieux répartir les élèves. L’attractivité actuelle de chaque établissement a été prise en compte pour définir, à la sortie de tous les collèges, une offre censée mêler établissements cotés, intermédiaires et moins attractifs. Le rectorat de Paris assure avoir veillé à ce que l’ensemble des spécialités soient proposées à chacun, ainsi qu’un panel complet de langues vivantes.
« De toute évidence, on est le bug du système. Nous n’avons aucun lycée coté dans notre secteur », relève Benjamin Sbriglio, parent d’une élève de troisième.
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