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© Julien Muguet pour Le Monde, Oermingen, France le 18 mars 2021 - Dans le centre de detention d Oermingen, l association Emmaus gere un atelier de menuiserie dans lequel les detenus travaillent de 7h15 a 12h45 afin de faciliter leur sortie et reinsertion. A la fin de leur matinee de travail, les detenus regagnent leur batiment.

Dans le centre de détention d’Oermingen (Bas-Rhin), l’association Emmaüs gère un atelier de menuiserie dans lequel les détenus travaillent de 7h15 à 12h45 afin de faciliter leur réinsertion. A la fin de leur matinée de travail, les détenus regagnent leur bâtiment.
JULIEN MUGUET POUR « LE MONDE »

« Les collègues m’ont dit que c’était bien » : à la prison d’Oermingen, Emmaüs remet au travail les détenus en difficulté

Par  (Envoyé spécial, Oermingen)
Publié le 23 mars 2021 à 18h00, modifié le 24 mars 2021 à 08h15

Temps de Lecture 7 min.

Des hommes en bleu de travail arrivent par petits groupes. Ils laissent leur carte d’identification à l’entrée, prennent la fiche cartonnée de couleur à leur nom dans le planning classé par entreprises, passent sous le portique détecteur de métaux et ressortent dans la fraîcheur matinale. Il est 7 h 10. Le soleil illumine déjà depuis un moment la campagne d’Oermingen (Bas-Rhin), mais la température reste bien ancrée sous le zéro. Ces travailleurs d’un genre un peu particulier rejoignent des ateliers abrités par un immense hangar digne d’une zone industrielle. Tous sont détenus.

Leur prison est aussi d’un genre un peu particulier. Cette caserne militaire, construite sur la ligne Maginot, en 1938, à une dizaine de kilomètres au sud de Sarreguemines et de la frontière allemande, transformée en prison en 1946, est entourée de trois rangées de hautes grilles. Les 15 000 volts et les barbelés concertina qui les couronnent n’arrêtent pas le regard, qui peut porter loin sur le bourg voisin, la campagne et ses routes.

Mais l’élément distinctif du centre de détention d’Oermingen, et sa fierté, est ailleurs : 70 % des détenus y travaillent, soit au service général (repas, entretien), soit aux ateliers, alors que la moyenne nationale n’atteint pas 29 %. Avant la crise due au Covid-19 et ses conséquences économiques, le taux d’emploi frisait même les 90 %.

Les détenus du centre de détention d’Oermingen (Bas-Rhin) commencent leur journée à 7 h 15 dans l’atelier de menuiserie géré par l’association Emmaüs.

Passé la zone logistique et ses quais chargés de palettes, des détenus s’affairent déjà à la production pour des entreprises privées concessionnaires. Cinq ateliers sont séparés par des grilles dont seuls le surveillant pénitentiaire ou le contremaître ont la clé. A droite, dans l’angle du bâtiment, se trouve une menuiserie ou ébénisterie. L’association Emmaüs de Mundolsheim (Bas-Rhin) y a installé, en 2016, un chantier d’insertion par l’activité économique. Une première en milieu carcéral.

« Ils partent de très loin »

Sami, 21 ans, incarcéré depuis dix-huit mois après un séjour dans une prison pour mineurs (quatre mois) et plusieurs autres en centre éducatif fermé, est tout content d’être embauché à Emmaüs Mundo’ à sa sortie, dans douze jours. Il vient de passer avec succès son entretien.

« J’étais dans les stups, je ne me privais de rien. Avec un travail normal, j’aurai moins les moyens de faire ce que je veux. Mais il y a juste un moment où il faut décider de s’arrêter », observe-t-il. Son conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation lui a trouvé un hébergement, pour trois mois, dans une autre association, le temps de se retourner grâce au contrat à durée déterminée d’insertion (CDDI) de six mois renouvelable signé avec Emmaüs. « Le but, c’est de résister. Je sais que c’est dur. Là, je serai loin de ma ville et de mes copains. »

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