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Jérôme Fourquet : « Les modèles de birésidences vont se développer chez les jeunes cadres »

Une maison dans une ville moyenne, et des allers-retours réguliers vers Paris : la crise accélère une tendance déjà à l’œuvre avant le Covid. Certaines agglomérations y voient l’occasion d’attirer une nouvelle clientèle, observe le politologue.

Propos recueillis par 

Publié le 24 mars 2021 à 07h00, modifié le 24 mars 2021 à 15h09

Temps de Lecture 6 min.

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Louise Legendre, Arnaud Martin et leur fils de quatre mois. Ex-parisiens, ils se sont installés à Niort. Ici, le 18 mars.

L’essor du télétravail et une sensibilité plus forte à l’environnement et à la qualité de vie poussent de nombreux jeunes cadres résidant dans les métropoles à envisager un déménagement vers une ville moyenne, observe Jérôme Fourquet, auteur de L’Archipel français (Seuil), paru en 2019, et directeur du département Opinion et stratégies d’entreprise de l’IFOP.

Alors que les offres ne sont pas au rendez-vous en ce qui concerne l’emploi, de nouveaux modèles familiaux émergent, avec l’un des deux membres du couple qui fait des allers-retours vers une métropole quelques jours par semaine. Mais si les villes de l’ouest ou du sud du pays profitent de cette tendance, d’autres sont loin de constater ce regain d’intérêt, observe le politologue, qui plaide pour une politique de déconcentration de certains services publics, afin de créer de l’emploi qualifié dans certaines villes du Centre et du Nord-Est.

Dans le dernier baromètre des territoires publié en septembre 2020 par Villes de France, 36 % des actifs de moins de 35 ans résidant dans une grande agglomération disaient envisager de déménager… Et en premier lieu vers une ville moyenne. Le Covid a-t-il fait tomber la cote de popularité des métropoles ?

Paris souffre d’une baisse d’attractivité auprès des jeunes cadres depuis plusieurs années. D’après l’Insee, la capitale a perdu près de 11 000 habitants par an entre 2013 et 2018. Parmi les raisons citées par ceux qui partent : le bruit, le stress, la pollution atmosphérique, l’engorgement des axes de circulation, les problèmes de sécurité et la flambée des prix de l’immobilier.

Jusqu’ici, le dynamisme du marché de l’emploi et l’offre de sorties culturelles et festives y sont telles, que beaucoup trouvaient malgré cela un intérêt à rester. Avec la fermeture des restaurants, des bars, des théâtres, des terrasses et de tous les lieux de convivialité pour cause de Covid, ces jeunes sont désormais confrontés à tous les inconvénients de la grande ville, mais sans les avantages. Ceux qui n’ont pas encore de crédit immobilier à rembourser ou de grands enfants peuvent plus facilement envisager de changer de vie, d’autant plus avec le développement du télétravail.

La crise a-t-elle donc accéléré une tendance déjà à l’œuvre avant le Covid ?

En effet, le phénomène n’est pas nouveau. Mais, en ces temps de confinement, les villes moyennes, à taille humaine, apparaissent de plus en plus comme un bon compromis. Elles offrent à la fois un cadre de vie plus agréable, une proximité avec la nature, des logements à des prix modérés, tout en garantissant un accès aux services publics et à la culture. Certes, elles ne disposent pas toutes d’un cinéma d’art et d’essai ni de classes préparatoires dans leurs lycées, mais ce n’est pas forcément vital. En revanche, résider à dix minutes de son lieu de travail, pour un Parisien, cela semble être un vrai luxe.

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