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Les cliniques juridiques, un pied à l’étrier pour les étudiants en droit

En plein essor, ces structures, originaires des pays anglo-saxons, permettent à des particuliers ou des institutions de bénéficier de conseils gratuits par des étudiants en droit.

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Publié le 25 mars 2021 à 10h00

Temps de Lecture 6 min.

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On compte aujourd’hui une trentaine de cliniques juridiques en France

Il a les mains tremblantes et la voix mal assurée. Ce jour-là, François Ringioni, 21 ans, occupe exceptionnellement la place de l’avocat. Il est assis face à un homme de 50 ans, réalisateur de films, qui est en conflit avec un partenaire. Mais le cadre est clair : ce qui ressortira de cet entretien tient lieu d’avis « purement facultatif » – le quinquagénaire signe d’ailleurs une décharge de responsabilité. L’étudiant résume la situation : « Vous avez réalisé ce film et sa technique pendant quatre ans, votre partenaire s’est approprié le montage brut et vous empêche d’avoir accès au film, vous avez tenté une médiation qui a échoué. Selon le code de la propriété intellectuelle, vous avez des droits patrimoniaux sur ce film et des droits moraux qui sont inaliénables. » Après une discussion d’une vingtaine de minutes, François Ringioni conclut : « Si on doit vous donner un conseil, c’est de tenter une nouvelle fois un règlement à l’amiable. »

Depuis une dizaine d’années, les cliniques juridiques essaiment un peu partout en France. Originaires des pays anglo-saxons, ces law clinics (ou legal advice) permettent à des étudiants en droit d’informer gratuitement des particuliers, des entreprises ou des ONG. Leur nombre ne cesse d’augmenter : on en compte aujourd’hui une trentaine en France. Lorsque François Ringioni a découvert l’existence de la clinique lancée en 2016 par le cabinet d’avocat aixois Bruzzo Dubucq, spécialisé en droit des affaires, il s’est dit que ce serait l’occasion de « lier la théorie à la pratique ».

Depuis, cette « prise de responsabilité » lui a appris à « traiter un dossier » ainsi qu’à « gérer la relation au client », relève l’étudiant inscrit en master « administration et liquidation des entreprises en difficulté » à l’université Lyon-III Jean-Moulin. « Avec cette expérience, je sais que je veux devenir avocat. »

« Les cliniques montrent l’envers du décor du métier d’avocat, permettent de briser certains fantasmes, de montrer le travail de fond, d’autant que tous les étudiants n’ont pas la chance d’avoir fait un stage », relève Mathis Campestrin, responsable de la clinique du droit des affaires d’Aix-en-Provence, qui recrute chaque année une dizaine d’étudiants parmi la centaine de candidatures reçues. « On ne les sélectionne pas forcément sur dossier ; on étudie la personnalité du candidat, ses centres d’intérêt, son intérêt pour le projet, qui peut être un peu chronophage », prévient le responsable.

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