Un virus discipliné en cours ? A écouter le ministre de l’Education nationale, le milieu scolaire n’est en aucun cas un vecteur du Covid-19. «Les enfants qui sont contaminés, la plupart du temps quand on remonte la chaîne de contamination, ce n’est pas du tout à l’école qu’ils se sont contaminés, [mais] en famille. C’est plutôt qu’ils peuvent éventuellement contaminer à l’école quand ils arrivent de leur famille», affirmait ainsi Jean-Michel Blanquer, le 19 mars, sur le plateau de BFM TV.
Le ministre a d’ailleurs dans sa besace un chiffre rassurant, qu’il égrène dans tous les médias : 0,5 %. De quoi ? Il ne sait pas trop lui-même. Tantôt présenté comme le taux d’incidence (nombre de cas pour 100 000 élèves sur une semaine), tantôt comme le taux de positivité (part des tests positifs sur l’ensemble de ceux réalisés à l’école), ce chiffre, on va le voir, n’a en réalité pas grand sens. Et semble peu compatible avec les données remontées parallèlement par Santé publique France (SPF) sur le nombre de cas par tranche d’âge, même si tous les jeunes de 0 à 19 ans ne sont pas scolarisés.
Situation très préoccupante en Ile-de-France
Ainsi, selon SPF, le taux d’incidence de la population en France, tous âges confondus, atteignait 310 pour la semaine du 14 au 20 mars, dernier chiffre connu. Chez les plus petits, les 0-9 ans, il est encore inférieur (165) à cette moyenne. Sauf qu’il progresse à une vitesse inquiétante : tandis que dans l’ensemble de la population, l’incidence a doublé depuis le début de l’année, elle a été mul