Enquête Agefiph-Ifop : le référent handicap, grand inconnu de l’entreprise

Publié le 30 mars 2021 par Claudine Colozzi
64 % des sondés jugent prioritaire l’amélioration de la qualité de vie au travail des personnes en situation de handicap.

Rendue publique lundi 29 mars, une enquête menée par l’Agefiph et l’Ifop révèle que le handicap reste un sujet méconnu en entreprise. Modalités de reconnaissance du statut de travailleur handicapé, rôle du référent handicap, persistance des stéréotypes… Il reste beaucoup à entreprendre pour améliorer l’inclusion des travailleurs en situation de handicap.

Les 29 et 30 mars, l’Agefiph organise la deuxième édition de l’Université du réseau des référents handicap (URRH), en mode digital depuis Lyon. À cette occasion, l’agence chargée de soutenir le développement de l’emploi des personnes handicapées a dévoilé les résultats d’une enquête menée avec l’Ifop intitulée “Emploi et handicap : quelles sont les connaissances et les attentes des salariés à l’égard de leur employeur ?”.

Faire davantage connaître le rôle du référent handicap

Principal enseignement, la fonction du référent handicap n’est pas suffisamment identifiée par les salariés. En effet, seuls 27 % des sondés peuvent dire en quoi consiste le rôle de cette personne chargée d’orienter, d’informer et d’accompagner les travailleurs en situation handicap au sein de l’entreprise. Par exemple, dans les structures de plus de 250 salariés, 67 % ne savent pas qui est le référent handicap.

En cas de difficulté dans la vie professionnelle, seuls 13 % des sondés redirigeraient spontanément le salarié handicapé vers ce référent. Le médecin du travail (27 %), le manager (21 %) ou un élu/représentant du personnel (1 5%) restent les interlocuteurs  privilégiés.

Pourtant, la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel du 5 septembre 2018 a créé l’obligation pour les entreprises de 250 salariés et plus de désigner un référent handicap, institutionnalisant le rôle de ces professionnels. Il s’agit de personnes ressources au sein de l’entreprise, chargées d’impulser et coordonner les actions conduites par l’entreprise sur le sujet emploi-handicap. À ce jour, aucune donnée chiffrée ne permet de savoir combien d’entreprises ont créé un tel poste.

Faire évoluer les stéréotypes

Troubles de la vue, troubles auditifs, troubles de la motricité… De manière un peu attendue, les sondés citent majoritairement des handicaps visibles comme donnant lieu à la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé. Moins souvent évoqués : la dépression, le diabète, l’asthme. Ces maladies donnent pourtant accès au dispositif de RQTH. Sans doute parce que les salariés n’associent pas ces troubles au handicap.

L’emploi des personnes handicapées, un sujet prioritaire

Enfin, l’attention des salariés s’attache principalement à l’amélioration du bien-être au travail (74 %). Puis, à la lutte contre le sexisme en entreprise (51 %). Toutefois, l’emploi des personnes en situation de handicap reste un sujet prioritaire pour 39 %. Une préoccupation plus forte chez les jeunes salariés âgés de 18 à 24 ans (45 %). Et chez les seniors, à partir de 50 ans et plus (43 %).

Par ailleurs, 74 % jugent prioritaire l’accessibilité des locaux ; 66 %  la lutte contre les discriminations à l’embauche. Et, 64 % l’amélioration de la qualité de vie au travail de ces personnes.

* Cette étude a été menée auprès d’un échantillon de 1 004 personnes représentatives des salariés en emploi. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 19 au 26 février 2021.

Comment 2 commentaires

Les entreprises qui font appel à Cap Emploi, sont sensées s’attendre à recevoir des postulants avec une RQTH. et bien l’entreprise Carrefour, a reçu mon fils en entretien professionnel, la DRH ne savait pas qu’il avait une reconnaissance de travailleur handicapé. Il a 22 ans, est porteur de troubles du spectre autistique, qui n’ont été diagnostiqués qu’à ses 20 ans.
Il n’a pas su expliquer son handicap, trop peur de ne pas être pris, il a ratisser des “différences”. Il a été pris. Il a travaillé à fond, n’a pas compter ses heures.

Mais, au bout d’un mois, il était encore en période d’essai, il a été reçu par la DRH, qui lui dit :”vous travailler très bien, mais vous avez trop de problèmes pour échanger avec vos collègues, donc pour moi c’est une période d’essai non concluante”.

Et voilà, retour case départ, encore du rejet.

Personne ne l’a accompagné, ni Cap Emploi, ni la DRH, ni sa tutrice (car il s’agissait d’un contrat d’apprentissage). Bref, il doit gérer seul.

bonjour “Bavard”,

votre fils n’a pas eu de chance si je peux dire.. Peut-être serait il judicieux qu’il prenne rendez vous avec Cap Emploi et qu’il demande à faire un bilan de compétence afin de savoir exactement dans quel type de métier il pourrait travailler compte tenu de ses problèmes de santé.

après dans certains départements de France, il y a un système de partenariat qui existe pour aider les jeunes à s’insérer dans les entreprises.

Je vous souhaite beaucoup de courage
sdh

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