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L’orientation au collège : l’une des clés de voûte pour un apprentissage réussi

Les témoignages de jeunes qui ont été freinés dans leur volonté de faire de l’apprentissage ne sont pas rares. Des élèves aux résultats parfois satisfaisants qui ont dû convaincre leur famille, et parfois aussi l’équipe enseignante, pour pouvoir s’engager dans ce type de formation après la troisième. On a tenté de comprendre les rouages de l’orientation au collège pour savoir si ces freins existent vraiment et, si oui, pourquoi.

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Quels objectifs pour les établissements ?

« À une époque, envoyer un élève en apprentissage, c’était "le perdre", et c’était pas bon pour les statistiques… » Pascale Lavigogne, enseignante boulonnaise à la retraite, n’y va pas par quatre chemins. Elle a en tête des élèves au niveau correct qui voulaient une formation par apprentissage et à qui on disait : « Tu vaux mieux que ça. »

Pour Olivia Roucour, directrice du centre d’information et d’orientation de Saint-Omer, la réalité est plus complexe. Avant, les objectifs nationaux étaient clairs : « Élever le niveau de qualification. Il y avait un réel besoin de profils type Bac + 2 ; et la volonté était d’accompagner des familles les moins ambitieuses, pour lutter contre les déterminismes sociaux. »

« L’apprentissage, c’est sortir du système scolaire classique et entrer dans le monde du travail, ce n’est pas rien. »

Les choses changent : « Aujourd’hui les chefs d’établissement ont moins d’injonctions pour orienter les élèves vers la filière générale et technologique. » Un virage à 180º qui remonte à il y a deux ans avec la réforme de la voie professionnelle. « Elle retrouve une forme de noblesse. Aujourd’hui, on oriente l’élève en fonction de ce qu’il a envie de donner. »

Aujourd’hui, dans les collèges, il est d’abord question de personnaliser l’orientation au maximum. Photo Sébastien Jarry
Aujourd’hui, dans les collèges, il est d’abord question de personnaliser l’orientation au maximum. Photo Sébastien Jarry - PHOTOPQR/VOIX DU NORD/MAXPPP

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Quel accompagnement pour les candidats à l’apprentissage ?

Personnaliser l’orientation et lutter contre l’échec scolaire, c’est ce qui doit primer à l’issue de la troisième. Julien Giovacchini, principal au collège Boris-Vian de Marck, le résume ainsi : « Notre rôle, c’est d’ouvrir le champ des possibles, et d’aider les élèves à répondre à la question : "Qu’est-ce qui me correspond le mieux ?" » Comme le rappelle Olivia Roucour : « L ’apprentissage, c’est sortir du système scolaire classique et entrer dans le monde du travail, ce n’est pas rien. »

Et ça ne convient pas à tous : « La maturité, l’autonomie et le savoir-être sont les principaux critères. Bien avant les résultats scolaires. » L’erreur serait de choisir l’apprentissage par défaut, « pour moins d’école ». Quid alors des bons, voire très bons élèves qui se sentent attirer par une formation par apprentissage dès l’après-collège. « Si un élève a 16 de moyenne et qu’il veut faire un CAP, on lui dit : "Et une fois que tu as atteint cet objectif, qu’est-ce que tu fais ? Est-ce que tu t’es renseigné sur les BTS, les licences pour la suite ?" », explique Julien Giovacchini. Ouvrir le champ des possibles, là encore…

« J’ai eu l’impression qu’il y avait une peur du monde de l’entreprise chez les enseignants »

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Rapprocher le collège et le monde de l’entreprise

Pour guider l’élève, faut-il encore connaître les formations et les métiers. Julien Giovacchini organise chaque année un forum réunissant des professionnels, des parents ou encore des lycées. « On peut parler autant qu’on veut d’orientation, mais à un moment, il faut incarner. Il faut casser les représentations que les élèves peuvent avoir. Par exemple, une usine, ce n’est pas forcément sale. »

Dans son établissement, « tous les troisièmes visitent une entreprise dans l’année ». Les enseignants ont aussi un rôle majeur. Eux qui sont souvent passés d’un côté à l’autre du bureau sans passer par une entreprise. Un fossé qui a marqué Pascale Vigogne quand elle a débarqué dans l’Éducation nationale après être passée par la coiffure ou l’habillement. « J’ai eu l’impression qu’il y avait une peur du monde de l’entreprise chez les enseignants, simplement parce qu’ils ne connaissent pas. » Pourtant, Julien Giovacchini l’assure, « aujourd’hui, un enseignant peut se former au monde de l’entreprise ». Il peut, par exemple, réaliser un stage en entreprise chaque année, sur la base du volontariat.

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