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Pascal Plantard, anthropologue : « A la faveur de la crise, parents et enseignants ont connu un rapprochement inédit »

La bascule dans l’enseignement à distance, pour freiner l’épidémie, a modifié les pratiques et les relations entre enseignants, parents et élèves, estime l’anthropologue. Des changements à avoir en tête, à la veille d’un reconfinement scolaire.

Propos recueillis par 

Publié le 02 avril 2021 à 10h30, modifié le 02 avril 2021 à 14h51

Temps de Lecture 4 min.

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Une lycéenne passe un test en ligne à son domicile de Chisseaux près de Tours (Indre-et-Loire), le 27 mars 2020, au onzième jour du premier confinement.

Anthropologue, professeur des usages numériques à l’université Rennes-II, Pascal Plantard dirige M@rsouin, le plus important réseau de recherches francophone sur les usages des technologies.

Emmanuel Macron a annoncé la fermeture des écoles, collèges et lycées, cette fois-ci pour une durée déterminée. Mais comme lors du premier confinement, enseignants, parents et élèves se retrouvent face à un défi : étudier à distance. Cette « nation apprenante », que le gouvernement appelait à construire en mars 2020, existe-t-elle aujourd’hui ?

Il me semble qu’elle avance. La notion de « nation apprenante » est en train de s’installer dans la société. D’une part, on a pris conscience que notre forme scolaire joue comme un dispositif de reproduction des inégalités ; d’autre part, on est sorti de l’invocation du « miracle numérique » et de la « start-up nation » pour se rendre compte des différences d’usage. Ces deux prises de conscience sont un progrès.

Au sein de cette « nation apprenante », parents et enseignants ont, à la faveur de la crise, connu un rapprochement inédit. Sur un échantillon représentatif de la population française, 95 % des parents que nous avons sondés affirment avoir eu en 2020 des échanges réguliers avec des enseignants ; ils étaient 78 % à dire que ce n’était pas le cas un an plus tôt. C’est une vraie surprise.

De tous les débats qui agitent les « salles des profs », celui sur l’utilisation du numérique compte parmi les plus clivants, opposant souvent « anciens » et « modernes ». La crise sanitaire a-t-elle contraint les enseignants à faire leur mue numérique ?

Nos données de 2019 – antérieures au Covid-19, donc – montraient qu’un quart des enseignants était acculturé aux technologies numériques, qu’une moitié en faisait un usage simple, et qu’un quart n’en faisait pas (ou très peu) usage. L’enquête de 2020 a révélé que les 50 % médians ont basculé vers une utilisation bien plus importante du numérique. Parmi leurs motivations, la crainte de perdre le contact avec les élèves est citée prioritairement.

Reste un quart d’enseignants en vraie difficulté. S’il est très difficile de savoir ce qui se passe dans leurs classes, on identifie chez eux des « conflits de légitimité » : l’évolution rapide, forcée de leur métier les paralyse.

A-t-on évalué la manière dont ils ont réussi à faire cours à distance, en 2020 ?

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