C’est un « mauvais départ », témoignent de nombreux parents d’élèves, qui énumèrent les bugs de la première journée de reconfinement scolaire. Un « faux départ », tempéraient des enseignants, mardi 6 avril au soir, espérant un « retour à la normale » dès mercredi, comme annoncé par le ministère de l’éducation nationale.
Quelques heures plus tôt, le corps enseignant faisait moins dans la nuance : le « crash » technique des environnements numériques de travail (ENT), mardi 6 avril au matin, pour la reprise générale de l’enseignement à distance, a ramené la communauté éducative un an en arrière. Quand, le 16 mars 2020, aux premières heures du premier confinement, une partie des plates-formes numériques utilisée par les établissements était restée indisponible. Elle a aussi ravivé en son sein la crainte de ne pas être à la hauteur de l’enjeu – maintenir la « continuité pédagogique » alors que l’épidémie de Covid-19 flambe –, suscitant une franche colère face au « manque d’anticipation » des difficultés techniques rencontrées.
Celles-ci ont concerné toute une partie du territoire : en Ile-de-France, dans les Hauts-de-France, dans le Grand-Est, en Occitanie et en Nouvelle-Aquitaine, « les services des environnements numériques de travail étaient fortement ralentis, voire inaccessibles ce [mardi] matin », annonçait, à la mi-journée, le ministère. Des problèmes « liés aux prestataires concernés dans ces régions, qui ont rencontré des difficultés techniques dues à la forte surcharge des infrastructures », assurait-il. Façon de renvoyer la balle aux collectivités en charge de ces équipements, qui ont flanché face aux pics de connexions. Le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a également mis les difficultés sur le compte de l’incendie survenu, le 10 mars, sur le site de l’entreprise OVH à Strasbourg, qui héberge plusieurs systèmes d’ENT. Une version mise en doute sur Twitter par Michel Paulin, patron d’OVHcloud.
En parallèle, le Centre national d’enseignement à distance (CNED) aurait été la cible d’une « opération malveillante (…), apparemment venue de l’étranger », a fait savoir M. Blanquer. Ce sont en réalité plus de vingt attaques en direction du CNED qui ont été recensées sur la seule matinée de mardi, suivies d’une « attaque massive » vers 14 h 30, a affirmé l’opérateur dans la soirée. Elles ont ralenti (voire interrompu) les connexions et/ou l’accès au service « Ma classe à la maison ».
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