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La suppression de l’ENA (enfin) imminente

Emmanuel Macron devait annoncer aujourd’hui la disparition de l’établissement de formation de la haute fonction publique. Une promesse faite il y a deux ans, lors du grand débat national provoqué par le mouvement des gilets jaunes.
par LIBERATION et AFP
publié le 8 avril 2021 à 9h26

Le compte à rebours est lancé. Les heures de l’Ecole nationale d’administration (ENA) sont désormais comptées. Emmanuel Macron s’apprête à annoncer ce jeudi la suppression pure et simple de l’établissement qui forme depuis 1945 les hauts fonctionnaires, selon Europe 1 et de France Info, qui citent des proches du chef de l’Etat. Cette mesure intervient dans le cadre d’une réforme de grande ampleur de la fonction publique, que le président de la République doit détailler auprès d’une centaine de cadres dirigeants de l’Etat, lors d’une réunion en visioconférence prévue dans l’après-midi.

Emmanuel Macron, lui-même énarque, avait promis il y a deux ans, lors de la crise des gilets jaunes, qu’il supprimerait l’école considérée comme un symbole de l’entre-soi des élites. Le 11 février, lors d’un déplacement à Nantes, il avait à nouveau insisté sur la nécessité d’ouvrir les voies d’accès de la haute administration à des jeunes d’origine modeste afin que plus «aucun gamin dans notre République se dise : ‘ce n’est pas pour moi’».

Il avait alors dressé un constat sombre de «l’ascenseur social» français, qui «fonctionne moins bien qu’il y a 50 ans» car la mobilité «est très faible». Interrogé par France Info, François Bayrou, haut-commissaire au Plan et président du Modem, a défendu jeudi cette suppression de l’Ena, qui représente selon lui une «rupture absolue entre la société et le prétendu sommet» et un système «de blocage perpétuel».

Une nouvelle école devrait être créée pour succéder à l’Ena. Le chef de l’Etat souhaite qu’elle soit accessible à des profils plus divers, pas uniquement issus de la filière Sciences Po. Il devrait également annoncer des mesures pour réformer le cheminement des carrières dans la fonction publique, en mettant un terme aux «logiques de corps et de rentes à vie», selon Europe 1.

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