Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

« C’est le moment ou jamais pour des changements de vie » : le Covid-19 pousse de jeunes diplômés à repenser leur avenir

La crise sanitaire est l’occasion pour certains, majoritairement privilégiés et bien diplômés, d’imaginer des rebonds professionnels.

Par 

Publié le 06 avril 2021 à 23h53, modifié le 07 avril 2021 à 20h02

Temps de Lecture 8 min.

Article réservé aux abonnés

Si quantité de jeunes adultes ont vécu les différents confinements comme des traumatismes, certains, majoritairement privilégiés et bien diplômés, y ont vu des occasions d’heureux rebonds. C’est le cas des « brécheurs » en quête de sens, inscrits aux programmes en ligne gratuits proposés par La Brèche – une communauté « pour les paumé.e.s qui veulent s’engouffrer dans le monde d’après tout de suite maintenant ». « Cette crise sanitaire, c’est le moment ou jamais pour des changements radicaux de vie », prône ainsi Aurore Le Bihan, l’une de ses fondatrices.

Bien sûr, les confinements n’ont pas provoqué à eux seuls l’envie d’une nouvelle vie. Plutôt qu’un révélateur, les brécheurs parlent d’un « accélérateur » – le contexte étant propice à l’introspection, à la mise à distance d’un quotidien souvent prenant. Les graines de la reconversion étaient déjà là : il a fallu les arroser collectivement.

« Ces jeunes représentent une certaine population, plutôt sans enfant, qui s’est retrouvée soit en télétravail soit au chômage partiel, et qui profite de ce moment pour avancer dans ses questionnements, analyse la sociologue du travail Ludivine Le Gros, rattachée au Conservatoire national des arts et métiers. Ceux-là évoquent une parenthèse enchantée. »

Un « boulot utile »

Depuis son lancement en juin 2020 par l’incubateur de projets sociaux Makesense, La Brèche compte près de 1 500 participants et plus d’une centaine de bénévoles « mobilisateurs ». Un public majoritairement féminin, âgé de 25 à 35 ans. A raison d’un courriel par jour et de réunions Zoom régulières, chacun s’offre deux semaines de réflexion pour « passer à l’action ». Au choix parmi les différentes thématiques : « Faire un job du monde d’après », « quitter la ville », « se déconstruire pour mieux bâtir », « résister en ville ».

Horaires à rallonge, stress permanent, perte de sens… De nombreux diplômés, notamment de grandes écoles de commerce, témoignaient déjà, avant-crise, d’une forme de malaise, voire de mal-être, au travail. « Il y avait un terreau, et l’effet de groupe agit ici comme une réassurance, souligne Ludivine Le Gros, dont la thèse porte sur les reconversions des “élites managériales. Avec ce type de programmes, ils partagent des aspirations communes et se disent : je ne suis pas seul et je ne suis pas fou. »

« Pour moi, c’était latent », confirme Elise Cappon, 31 ans. Diplômée d’un master de traduction à l’université de Toulouse-II, la jeune femme a vécu un burn-out juste avant le début de la crise sanitaire. Elle s’occupait, ces trois dernières années, du support informatique de clients anglophones et hispanophones. « J’avais une masse de boulot énorme, raconte-elle. Mon arrêt de travail a commencé le jour du premier confinement. Me retrouver chez moi m’a permis de réfléchir à ce à quoi j’aspirais. »

Il vous reste 73.56% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.