Les muséophiles confinés en rêvaient, le Louvre l’a fait. L’institution vient de lancer Collections.louvre.fr, une vaste base de données permettant de visualiser ses œuvres. S’y ajoutent celles du Musée Eugène-Delacroix, rattaché au Louvre depuis 2004, ainsi que les sculptures du jardin des Tuileries et du Carrousel et les œuvres MNR (Musées nationaux récupération), récupérées en Allemagne après la seconde guerre mondiale et confiées au musée dans l’attente d’une restitution à leur légitime propriétaire.
Au total, Collections répertorie à ce jour plus de 482 000 œuvres et objets d’art, soit environ 75 % des œuvres exposées, prêtées ou en dépôt au Louvre. A titre de comparaison, l’ancienne base Atlas qu’elle vient remplacer n’en comptait « que » 30 000. « Cela permet de ne plus se limiter à ce qui est visible au Palais et d’avoir une vue d’ensemble de nos fonds, notamment de fouilles archéologiques qui ne peuvent pas être exposées », commente Néguine Mathieux, directrice de la recherche et des collections du musée.
Tombant à pic en pleine crise sanitaire, l’initiative est le fruit de deux ans de travail et de coordination quotidienne des équipes scientifiques du Louvre et du Musée Eugène-Delacroix. « L’idée a germé bien avant la pandémie, car elle s’inscrit avant tout dans notre mission de service public. Il nous semblait essentiel de rendre ces collections nationales accessibles au plus grand nombre », poursuit Néguine Mathieux.
Pensée aussi bien pour les chercheurs que pour les amateurs d’art et le grand public, la plate-forme multiplie ainsi les outils et les entrées afin de faciliter le parcours du visiteur. Les chercheurs feront bon usage de la recherche par discipline, qui permet de découvrir au passage que le musée parisien dénombre plus de 10 000 peintures et 35 000 sculptures. Les profanes se tourneront plus facilement vers les albums thématiques consacrés aux œuvres emblématiques du Louvre, à ses plus beaux portraits ou encore à ses dernières acquisitions.
« Déambuler comme au musée »
Enfin, le plan interactif permet de naviguer de salle en salle et de visualiser les œuvres dans leur environnement muséal. Quel que soit le parcours de recherche emprunté, chaque œuvre conduit à d’autres créations similaires, de la même époque ou du même auteur. Ainsi, la notice du Radeau de la Méduse permet d’accéder aux différentes esquisses préparatoires au chef-d’œuvre de Géricault. « L’idée est de ne pas simplement proposer un catalogue, mais de donner au visiteur la sensation de s’y promener, d’y déambuler comme il le ferait au musée », commente Anne-Myrtille Renoux, chef de projet.
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