Ce devrait être l’été des low cost ! Tous les spécialistes sont d’accord, tous les scénarios convergent, les compagnies à bas coûts seront à la fête pour la saison estivale. « Les compagnies low cost vont ressortir plus fortes de la crise », anticipe ainsi Didier Bréchemier, associé du cabinet Roland Berger et coauteur, avec l’économiste Emmanuel Combe, d’une étude menée pour le compte de Roland Berger et de la Fondation pour l’innovation politique. L’étude fait des deux compagnies low cost Ryanair et Wizzair, les deux futures championnes de l’après-pandémie de Covid-19.
Les low cost sont dans les starting-blocks. Elles ont les moyens de leurs ambitions. Ryanair ou Wizzair ont fait la preuve, malgré les difficultés, d’une « solidité financière suffisante qui leur permettra de surmonter la crise », analyse l’étude. Ryanair, qui devrait pourtant enregistrer une perte annuelle comprise entre 800 millions et 850 millions d’euros pour son exercice clôt fin mars, n’a pas sollicité d’aide publique.
Avec leurs flottes géantes de moyen-courrier, 370 avions pour Ryanair, un peu moins de 350 pour easyJet et déjà 125 pour la dernière arrivée, Wizzair, elles pourront desservir toutes les routes à fort potentiel. « Elles auront la capacité de mettre plus d’avions sur ces destinations qu’Air France avec sa filiale à bas coûts Transavia », redoute M. Bréchemier. Face à l’armada des low cost privées, la flotte de Transavia France ne peut opposer qu’une quarantaine d’appareils.
Vide à combler
Dès la reprise, « toute la flotte de Transavia sera mise à contribution », rétorque Olivier Piette, directeur du programme d’Air France. Et même un peu plus. Huit Boeing 737 supplémentaires viendront renforcer la low cost française. Ils ne seront pas de trop car, cet été, les premiers clients à revenir seront les passagers loisirs. Pour le plus grand profit des compagnies à bas coûts.
Crise économique oblige, « à la reprise, les clients vont rechercher les prix les plus bas. Les low cost auront donc un avantage. Elles seront les grandes gagnantes de la sortie de crise », pronostique Marc Rochet, président d’Air Caraïbes et de sa filiale à bas coûts French Bee. Les places financières ne s’y sont pas trompées. Si la capitalisation boursière d’Air France-KLM, British Airways et Lufthansa ont plongé respectivement de 67 %, 59 % et 35 % entre décembre 2019 et octobre 2020, celle de Ryanair ne s’est repliée que de 7 %, et celle de Wizzair de 2 % seulement.
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