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Covid : plus de 1,6 million de jeunes ni en emploi, ni en études, ni en formation en 2020

Après avoir baissé continûment depuis 2015, le nombre de 15-29 ans qui ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation a recommencé à progresser en 2020, sous l'effet de la crise sanitaire.

En 2019, dans la classe d'âge 15-29 ans, 44,6 % étaient en emploi, 37,8 % poursuivaient leurs études initiales et 4,7 % avaient repris des études ou suivaient une autre formation, note l'Insee.
En 2019, dans la classe d'âge 15-29 ans, 44,6 % étaient en emploi, 37,8 % poursuivaient leurs études initiales et 4,7 % avaient repris des études ou suivaient une autre formation, note l'Insee. (Shutterstock)

Par Leïla de Comarmond

Publié le 26 mars 2021 à 20:29Mis à jour le 28 mars 2021 à 16:58

Certains ont continué leurs études pour ne pas subir la malédiction d'une entrée sur le marché du travail en plein marasme. D'autres ont trouvé un emploi malgré tout. C'est d'ailleurs tout l'objet de l'aide à l'embauche instaurée par le gouvernement.

Mais tous les jeunes n'ont pas eu cette chance, tant s'en faut. Une étude publiée vendredi par l'Insee montre que la crise a provoqué une augmentation de la part des jeunes qui ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation (NEET).

A la suite de l'épidémie de Covid-19, la proportion des jeunes NEET a progressé de plus d'un point, à 13,5 % de cette classe d'âge en 2020. Compte tenu des ruptures de série sur le concept même de NEET, l'Insee ne chiffre pas le nombre de jeunes supplémentaires que représente cette hausse d'un point. En la rapportant au nombre avancé pour 2019, on obtient un ordre de grandeur de quelque 130.000 jeunes supplémentaires concernés, soit un total dépassant l'an dernier 1,6 million.

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La moitié au chômage

« En 2019, en France hors Mayotte, environ 1,5 million de jeunes âgés de 15 à 29 ans [n'étaient] ni en emploi, ni en études, ni en formation », soit 12,4 % de cette classe d'âge, rappelle l'Insee. Parmi eux, près de la moitié (47 %) étaient au chômage au sens du Bureau international du travail, c'est-à-dire n'ayant pas du tout travaillé, tandis que 20 % ne remplissaient pas les critères de disponibilité immédiate ou de recherche active, un sur trois était inactif et déclarait ne pas souhaiter travailler pour des motifs notamment de santé ou de garde d'enfants.

En tout cas, une chose est sûre : la hausse en 2020 du poids des jeunes NEET dans la population des 15-29 ans s'inscrit en rupture avec la tendance à la baisse constatée depuis 2015. Cette évolution faisait suite à la forte augmentation provoquée par la crise de 2008-2009 qui avait conduit les jeunes ni en emploi, ni en études, ni en formation à représenter jusqu'à 15 % des 15-29 ans au milieu des années 2010, avant une baisse sensible jusqu'en 2019.

Retournement de tendance

L'inquiétant retournement de tendance constaté par l'institut intervient en plein débat sur l'instauration d'un RSA jeune. Opposé à une telle mesure, le gouvernement travaille sur une extension de la garantie jeunes, dont il a annoncé le doublement du nombre de bénéficiaires et l'allongement dans le cadre de son plan « 1 jeune, 1 solution ». En janvier, le Conseil d'orientation des politiques de jeunesses (COJ) avait remis un rapport à la ministre du Travail, Elisabeth Borne, et à la secrétaire d'Etat chargée de la Jeunesse et de l'Engagement, Sarah El Haïry. Une équipe devait être installée d'ici à la fin du mois de février avec pour but de parvenir à une « nouvelle logique d'accompagnement des jeunes vers l'emploi ». «Ce projet est en cours de finalisation», précise le ministère du travail.

Leïla de Comarmond

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