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La colère des artistes-auteurs ne faiblit pas

Les suites données au rapport Racine suscitent davantage de déception que d’adhésion de la part de ceux qui s’estiment oubliés des politiques publiques.

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Publié le 17 avril 2021 à 08h30, modifié le 17 avril 2021 à 18h19

Temps de Lecture 4 min.

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La ministre de la culture Roselyne Bachelot, le 16 mars, à l’Assemblée nationale.

La scène illustre le peu de cas accordé aux auteurs depuis fort longtemps. Dans son ouvrage Foucault en Californie (Zones, 144 pages, 16 euros), Simeon Wade rapporte que le philosophe Michel Foucault expliquait, en 1975, avoir envoyé son manuscrit d’Histoire de la folie à cinq éditeurs parisiens avant d’en trouver un qui le publie (en 1961). « Et encore, on ne l’a accepté que parce qu’un de mes amis l’a défendu devant le comité de lecture de Plon, qui l’a publié sans prendre la peine de le lire. Tous les autres éditeurs ont déclaré que c’était un livre aberrant, incompréhensible, verbeux et invendable. Je n’ai reçu que quelques milliers de francs de droits d’auteur. Le contrat n’était pas exactement équitable. » Peu de choses ont changé.

En janvier 2020, le rapport de Bruno Racine intitulé « L’auteur et l’acte de création », remis au ministre de la culture, Franck Riester, déplorait que les artistes-auteurs, dont les conditions économiques et sociales se dégradent, se situent dans « un angle mort » des politiques publiques. Ses suggestions, saluées par les créateurs, sont restées sans effet pendant plus d’un an. Dans la même veine, le rapport des députés Pascal Bois (LRM) et Constance Le Grip (LR) sur le statut des auteurs a aussi souligné, en juillet 2020, la paupérisation croissante de ces derniers et le déséquilibre de leurs relations avec les producteurs, éditeurs ou diffuseurs. En décembre 2020, un troisième rapport, signé par Pierre Sirinelli, professeur de droit privé à Paris-I, a, en revanche, suggéré l’abandon du contrat de commande – une proposition de Bruno Racine – au profit de négociations d’accords collectifs.

Finalement, l’actuelle ministre de la culture, Roselyne Bachelot, n’a repris, mi-mars, qu’une petite partie du rapport Racine, en omettant une préconisation-phare : la création d’un statut professionnel, qui devait être suivie par l’organisation d’élections professionnelles. Bruno Racine a précisé au Monde : « L’ouverture de négociations annoncée par la ministre de la culture secteur par secteur sous l’égide de l’Etat doit être saluée si elle permet d’obtenir rapidement des avancées significatives au profit des artistes et des auteurs, mais la question de la définition de ce qu’est un artiste-auteur professionnel et de sa représentation devra trouver, tôt ou tard, une solution durable. » Façon polie de souligner que le dossier n’est que partiellement traité.

Incompréhension

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