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Après l’ENA, Emmanuel Macron s’attaque aux grands corps

Le président de la République a décidé de supprimer plusieurs grands corps, dont celui de l’Inspection générale des finances, tout en maintenant les services.

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Publié le 22 avril 2021 à 08h34, modifié le 22 avril 2021 à 19h34

Temps de Lecture 5 min.

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Les tremblements de terre ont leurs répliques. En matière de réforme de l’Etat, le deuxième séisme sera plus fort que le premier : après avoir annoncé la suppression de l’Ecole nationale d’administration (ENA), le 8 avril, le président de la République entend s’attaquer aux grands corps. Il souhaite supprimer celui de l’inspection générale des finances (IGF), celui de l’inspection générale de l’administration (IGA) et celui de l’inspection générale des affaires sociales (IGAS), sans toutefois supprimer leurs services. D’autres pourraient également être concernés. Annoncé par le site Acteurs publics, mardi 20 avril, ce nouveau coup d’éclat a été confirmé au Monde par plusieurs sources concordantes au cœur de l’Etat.

Les institutions visées sont très représentatives des élites françaises – outre les trois inspections, les grands corps de l’Etat comptent également le Conseil d’Etat et la Cour des comptes. Chaque année, les quinze élèves les mieux classés à l’ENA – la fameuse « botte » – intègrent directement ces institutions, dont les plus prestigieuses sont bicentenaires. Mais il existe également des grands corps techniques alimentés par l’Ecole polytechnique et l’Ecole normale supérieure. Un « corps » rassemble des fonctionnaires qui obéissent aux mêmes règles de recrutement, de rémunération, de promotion…

Si les corps attachés au Conseil d’Etat et à la Cour des comptes, du fait de leurs fonctions juridictionnelles, jouissent d’une protection constitutionnelle, ce n’est pas le cas des trois inspections. Ces corps-ci peuvent donc être supprimés. Concrètement, cela signifie que plus aucun agent n’y entrera. Ceux qui y sont – quelque 500 personnes en tout – y resteront jusqu’à leur retraite. Et ces trois corps s’éteindront donc d’eux-mêmes en quelques décennies.

Le classement de sortie demeurera à l’ENA, et sans doute dans l’établissement qui lui succédera, l’Institut du service public. Mais il n’aura plus les mêmes conséquences qu’aujourd’hui, puisque les énarques intégreront tous un nouveau corps (les administrateurs de l’Etat). Et ils devront effectuer des missions de terrain pendant cinq ans avant d’occuper d’autres responsabilités au sein de l’Etat.

« Protection à vie »

Au fil du temps, les grands corps ont acquis les caractéristiques d’une aristocratie d’Etat cultivant l’entre-soi. Leurs membres, très influents, occupent les postes les plus importants de la République. Certains d’entre eux sont même devenus président de la République, comme le magistrat à la Cour des comptes Jacques Chirac ou l’inspecteur des finances Emmanuel Macron, d’autres ont rejoint l’état-major de grandes entreprises privées. Mais à tout moment – privilège du corps – il est toujours possible de « revenir au bercail ».

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