Après deux semaines de vacances de printemps, la rentrée scolaire sera placée sous le signe d’un protocole sanitaire strict, accompagné d’un renforcement du dépistage. Jean-Michel Blanquer l’a confirmé, jeudi 22 avril, lors de la conférence de presse au côté du premier ministre, Jean Castex. Les écoliers seront de retour dès le 26 avril tandis que collégiens et lycéens, en distanciel la première semaine, reprendront le chemin des classes le 3 mai, avec des aménagements. Sur l’ensemble des points du dispositif, les acteurs de l’école saluent des avancées – mais soulèvent de nombreuses questions sans réponses.
Le protocole « un cas, une fermeture » en vigueur sur tout le territoire
L’application de cette mesure à tous les établissements rencontre l’approbation des syndicats enseignants, alors qu’elle avait été jusqu’ici appliquée dans les seuls territoires reconfinés avant la fermeture générale du 6 avril. Mécaniquement, cette règle engendrera de nombreuses fermetures de classes. Un risque assumé par Jean-Michel Blanquer, qui a réaffirmé jeudi soir, dans les colonnes du Parisien, qu’il préférait « avoir à fermer 1 % des classes que 100 % des écoles ». Cette règle pourra être revue en fonction de l’évolution épidémique, a précisé Jean-Michel Blanquer vendredi matin sur Franceinfo. Pour le reste, le protocole reste inchangé : les cantines seront ouvertes en évitant les brassages, et les gestes barrières, ainsi que le port du masque au-dessus de 6 ans, resteront de rigueur.
« Les classes qui ferment compliquent la vie de tous les jours, concède Catherine Nave-Bekhti, du SGEN-CFDT, mais ça nous donne un élément de sécurisation. » Les fermetures de classes en cas de Covid-19 chez un élève ne règlent pas, en revanche, la question des enseignants malades : jusqu’ici, en l’absence de remplaçants, leurs élèves pouvaient être répartis dans les autres classes. Une « absurdité » face à l’injonction de non-brassage, souligne Guislaine David, du SNUipp-FSU. Le ministre de l’éducation a assuré, jeudi soir, que des remplaçants « supplémentaires » seraient disponibles, sans préciser combien – en plus des 5 000 recrutés cette année pour faire face aux absences.
- Les autotests en renfort d’une stratégie de dépistage massif
Annoncés dès le début des congés de printemps, les autotests – réservés aux plus de 15 ans – seront déployés pour les personnels de l’éducation nationale et pour les lycéens, en complément des tests salivaires. 50 millions d’autotests devraient être distribués entre mai et juin. Les enseignants se verront proposer deux autotests par semaine et par personne et les lycéens disposeront d’un test par semaine, à partir du 10 mai, sur la base de l’accord des familles. 300 000 puis 600 000 tests salivaires pourront en outre être proposés chaque semaine – à l’école primaire et au collège, avec l’objectif d’atteindre 1 million par semaine à la mi-mai. Les syndicats d’enseignants saluent un recentrage annoncé sur les zones de forte circulation du virus. « On va enfin arrêter le dépistage aléatoire dans des endroits où il n’y en a pas besoin », se félicite Guislaine David.
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