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Pauvreté : un nouvel effort du gouvernement pour l'insertion par l'emploi

Le gouvernement lance ce jeudi un appel à projets doté de 162 millions pour favoriser de nouvelles activités avec 30.000 emplois à la clef. Pour la ministre déléguée chargée de l'Insertion, Brigitte Klinkert, l'objectif de porter les effectifs de l'insertion par l'activité économique à 240.000 fin 2022 reste tenable.

Brigitte Klinkert, ministre déléguée chargée de l'Insertion.
Brigitte Klinkert, ministre déléguée chargée de l'Insertion. (Alfonso Jimenez/Shutterstock/SIPA)

Par Alain Ruello

Publié le 22 avr. 2021 à 06:40Mis à jour le 27 avr. 2021 à 09:20

Nées dans les années 1970 mais peu connues du grand public, les 4.000 structures, associatives pour la plupart, relevant du champ de l'insertion par l'activité économique (IAE), peuvent espérer traverser la crise sans trop de dommage. Le gouvernement annonce ce jeudi le lancement d'un appel à projets doté de 150 millions d'euros destiné à soutenir leur développement et à même de sauver leur engagement d'avant crise : faire travailler 240.000 personnes à moyen terme, soit 100.000 de plus qu'en début de quinquennat .

« Les années normales, le fonds de soutien pour l'inclusion est doté de 20 à 25 millions. Là, c'est à nouveau un plan massif avec pour objectif de créer 30.000 emplois », indique aux « Echos » la ministre déléguée chargée de l'Insertion, Brigitte Klinkert. Plan de relance oblige, les projets ciblés sur les transitions écologiques ou numériques et les soins des personnes seront privilégiés.

Forte dose d'accompagnement ou de formation

Pour rappel, l'IAE s'adresse à des personnes qui, du fait de leur parcours, ne peuvent pas reprendre un travail « normal » sans une forte dose d'accompagnement ou de formation. Chaque emploi est donc subventionné, le montant variant selon le profil des personnes : 1.400 euros par an pour les associations intermédiaires par exemple, 20.000 euros pour les ateliers et chantiers d'insertion. Les structures de l'insertion sont « de véritables entreprises, qui engagent des moyens, prennent des risques et, de ce fait, participent totalement à la relance », insiste Brigitte Klinkert.

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A cette enveloppe de 150 millions s'en ajoute une autre, de 12,5 millions celle-là, pour aider à la mobilité - « l'un des premiers freins à la reprise d'emploi » souligne-t-elle. Il s'agit notamment de favoriser l'essor des garages solidaires, des structures qui allient formations aux métiers associés et offres de services de transport à tarifs très avantageux.

Ces 162,5 millions au total font suite aux 320 millions débloqués l'année dernière, pour éviter aux entreprises de l'IAE (mais aussi celles dites adaptées qui emploient des handicapés) de couler mais déjà aussi pour favoriser de nouvelles activités. A l'image de celle de recyclage de fenêtre dans le Grand Est qui va voir le jour, avec 30 emplois à la clef. A une différence près : quand les premiers sont des nouveaux crédits, promis en fin d'année dans le cadre du plan de la lutte contre la pauvreté du gouvernement, les seconds ont été pris par redéploiement des aides aux postes. La baisse de plus d'un tiers des embauches avec le premier confinement a libéré autant de marges de manoeuvre.

Niveau d'activité rattrapé

Le soutien financier de 2020 a permis de redresser la barre avec, en fin d'année, des effectifs à hauteur de 140.000, au même niveau que fin 2019. La première salve d'appels à projet déjà attribués en promet 34.000 de plus et la seconde, donc, 30.000. Si l'on ajoute les promesses portées par un autre appel à projet lancé mi-mars pour le travail en mode indépendant, les 240.000 visés à la fin du quinquennat restent d'actualité, estime Brigitte Klinkert.

Secrétaire général de la Fédération des entreprises d'insertion, qui représente une partie du secteur, Olivier Dupuis se montre plus prudent. « Le soutien du gouvernement est massif et il a évité la catastrophe, le niveau d'activité ayant globalement retrouvé son niveau d'avant crise », confirme-t-il. Sauf retournement de conjoncture, les emplois visés seront créés mais sans doute pas fin 2022 car cela suppose de trouver des clients et d'investir. « Tout cela prend du temps », résume-t-il.

Service public de l'insertion et de l'emploi : 31 territoires sélectionnés

Le gouvernement a dévoilé la liste des 31 premiers territoires sélectionnés pour mettre en oeuvre le Service public de l'insertion et de l'emploi (SPIE), et qui s'ajoutent aux 14 qui l'ont expérimenté.

Derrière cet acronyme se cache un des volets du plan pauvreté annoncé par Emmanuel Macron en septembre 2018. Il s'agit non pas d'un nouvel établissement mais de faire en sorte que les structures qui aident les plus démunis - départements, caisses d'allocations familiales ou encore Pôle emploi - partagent toutes les informations utiles sur les aides possibles et toutes les démarches entreprises à l'issue d'un diagnostic de la situation de la personne.

Chacun des territoires retenus a formé un consortium, sachant que 35 doivent suivre fin 2021. Le gouvernement leur mettra à disposition des outils numériques de partage de données, sous forme de carnet de bord par exemple.

Alain Ruello

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