C’est une rentrée numérique presque sans encombre pour les collégiens et les lycéens. Alors que les écoliers reprenaient, lundi 26 avril, le chemin des classes, leurs aînés faisaient leur rentrée à distance avant un retour en présentiel partiel le 3 mai. Une reprise plutôt réussie malgré des « ralentissements localisés et ponctuels », a précisé l’éducation nationale dans un communiqué, lundi en fin de journée.
Pour l’ensemble de la communauté éducative, l’enjeu était de taille : éviter de revivre le fiasco survenu au lendemain du lundi de Pâques, le 6 avril, lorsque tous les élèves ont basculé ensemble dans l’enseignement à distance. Ce jour-là, une surcharge de connexions a rendu inopérants les espaces numériques de travail (ENT) de plusieurs villes, départements et régions – les collectivités sont responsables des supports de communication numérique des établissements scolaires. Le même jour, une attaque informatique ciblait le CNED, rendant impraticable l’application Ma classe à la maison, qui donne accès à un outil de visioconférence.
Cette fois, seuls quelques bugs limités ont été constatés en Ile-de-France, à Lyon ou à Toulouse, sur le CNED comme sur les ENT. Vers midi, l’académie de Nancy-Metz a connu des ralentissements, rapporte l’éducation nationale. Le système francilien a été perturbé autour de la même heure. « Pendant quelques minutes seulement », précise Arnaud Albou, le président d’Open Digital Education.
Cet opérateur privé gère les ENT des lycées des régions Hauts-de-France, Ile-de-France et Nouvelle-Aquitaine, et des collèges de départements de ces mêmes régions. Ce lundi, tout s’est bien passé, assure Arnaud Albou. « Nous avons enregistré un pic de un million de connexions simultanées, une valeur de 20 % supérieure au dernier record du 8 avril », précise-t-il. Pour préparer sa rentrée, l’opérateur assure avoir testé « jusqu’à 1,5 fois le nombre de connexions simultanées du 8 avril ».
« Anticipation des enseignants »
Les raisons de ce relatif succès sont à rechercher du côté de « l’anticipation », en particulier de la part des enseignants, échaudés par les difficultés rencontrées au début du mois. « Nous avons constaté des connexions beaucoup plus nombreuses qu’à la normale ce week-end, fait ainsi valoir Arnaud Albou. Cela laisse penser un gros travail de planification et d’anticipation de la part des enseignants. »
Certains parents se sont agacés de constater que leur accès était coupé jusqu’à la fin de l’après-midi. Ces blocages traduisaient en réalité un « effort de régulation des flux » demandé par l’éducation nationale. « La recommandation était de privilégier les connexions des élèves, surtout des lycéens, et de leurs enseignants, rapporte Arnaud Albou. La priorité était d’assurer la continuité pédagogique pour les enseignants et les élèves. »
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