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Openclassrooms veut suivre la folle croissance de l'enseignement en ligne

La crise sanitaire a accéléré son modèle de cours à distance. La start-up tricolore boucle une levée de 70 millions d'euros, notamment avec le fonds créé par Mark Zuckerberg et sa femme ou encore Salesforce Ventures.

Pierre Dubuc et Mathieu Nebra, fondateurs d'Openclassrooms, viennent de boucler un nouveau financement dans la foulée d'une année qui a accéléré les usages de l'éducation et de la formation à distance.
Pierre Dubuc et Mathieu Nebra, fondateurs d'Openclassrooms, viennent de boucler un nouveau financement dans la foulée d'une année qui a accéléré les usages de l'éducation et de la formation à distance. (Openclassrooms)

Par Guillaume Bregeras

Publié le 27 avr. 2021 à 18:00Mis à jour le 23 juin 2021 à 14:37

Ce n'est plus une surprise, mais il est toujours fascinant de voir à quel point la crise du Covid a pu transformer la trajectoire de certaines start-up tricolores. En entrant dans le premier confinement de mars 2020, Openclassrooms était déjà une entreprise avec une belle croissance, portée par le soutien massif d'investisseurs misant sur son potentiel. Mais, dès les premières semaines, son modèle de cours à distance s'est retrouvé en première ligne pour aider les étudiants et les salariés à poursuivre leur apprentissage, malgré les restrictions sanitaires. « Nous sommes passés d'une croissance annuelle de 100 % à 150 % », résume Pierre Dubuc, PDG et cofondateur avec Mathieu Nebra.

Forcément exposée, la jeune pousse a été approchée dès l'été suivant par des fonds armés comme jamais et en quête de pépites pour investir l'argent qui leur a été confié. Une démarche qui se concrétise ces jours-ci par un nouveau tour de table (série C) pour Openclassrooms, d'un montant de 70 millions d'euros, emmené par Lumos Capital Group, un fonds américain spécialisé dans les edtechs et les nouvelles organisations du travail. GSV Ventures, Chan Zuckerberg Initiative LLC (le fonds créé par Mark Zuckerberg et sa femme), et Salesforce Ventures, ainsi que les existants General Atlantic et bpifrance, complètent l'opération.

Le poids croissant du BtoB

Cette nouvelle étape, majeure, n'est pourtant pas le plus important dans l'histoire d'Openclassrooms . Sa couverture géographique, depuis un an, s'est, par exemple, étendue en Asie, raconte son PDG : « Nous avons déployé notre produit de formation pour les salariés chez Dentsu, une des premières agences mondiales de publicité. Ils l'ont adopté et en sont devenus revendeur en Asie. » Cette activité BtoB décrite ici représente, aujourd'hui, la majorité des revenus générés par la start-up qui a longtemps évolué uniquement en BtoC. Elle revendique désormais 1.500 sociétés clientes, contre 400 il y a douze mois, portant le nombre de personnes suivant ses cours en ligne à 2 millions dans 140 pays.

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Avec ces nouveaux fonds, la société va doubler ses investissements pour son produit et ses contenus. Elle prévoit également d'accélérer les dépenses de marketing et de publicité. « Nous aurions pu continuer à croître comme nous le faisions, le rythme était bon, nous avions des liquidités devant nous, mais cette période crée de nouvelles opportunités que nous voulons saisir », résume Pierre Dubuc.

L'entrepreneur veut notamment accélérer sur l'obtention de labels mondiaux concernant les diplômes délivrés. « Nous sommes accrédités dans les pays où nous opérons, mais l'objectif est de pouvoir proposer des diplômes qui soient valides d'un pays à l'autre », poursuit le chef d'entreprise.

Intervenir dans de nouveaux métiers

Autre axe de développement : la nature des cours dispensés. Historiquement très présente sur les métiers de la tech, la jeune pousse veut s'ouvrir à d'autres cursus, comme c'est déjà le cas pour les métiers des RH et du commerce, par exemple. « Nous réfléchissons à créer une nouvelle catégorie de formation qui sera soit la santé, soit la transformation énergétique ou encore le service à la personne », anticipe Pierre Dubuc.

Pour garder le pied bien enfoncé sur l'accélérateur, Openclassrooms ne s'interdit pas de mener des acquisitions, que ce soit pour ajouter des briques technologiques, élargir le portefeuille de ses clients ou prendre pied sur un nouveau territoire.

Des actions vendues par les salariés

Comme de plus en plus de start-up françaises, Openclassrooms a organisé une part de secondaire dans sa nouvelle levée de fonds afin de permettre à certains salariés de vendre leurs actions. Pour les y aider, la start-up a mis en place un système d'avance pour qu'ils puissent acquérir les BSPCE se transformant ensuite en actions cédées aux investisseurs déjà présents dans l'entreprise.

À noter

Déjà « entreprise à mission », Openclassrooms a reçu la certification B Corps en février dernier avec un score de 101,2 sur 200, 80 étant nécessaires pour l'obtenir.

Guillaume Bregeras

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