C’est la base, si vous rêvez de faire carrière dans le milieu de l’histoire de l’art en France : savoir qu’un sujet de recherche se choisit autant en fonction de son intérêt que de son budget. Ecoutez donc les conseils de cette doctorante : «Picasso ou Matisse, par exemple, c’est l’enfer, évitez. Certains artistes contemporains, j’en parle pas.» Dans une profession où le graal reste d’être publié, dans un ouvrage illustré tant qu’à faire, vos recherches pourraient vous coûter le prix d’un cœur artificiel en droits de reproduction à verser aux ayants droit, et l’équivalent d’un CDI temps plein pour trouver les financements. De toute façon, sans même parler de publication, vous aurez besoin au quotidien de zoomer à l’extrême sur une touche de pinceau, de stocker des images, les découper, les coller, les manipuler, les regrouper pour mettre en valeur les traits saillants d’un style… Il vous faudra donc des reproductions en haute définition (HD) et là, accrochez-vous pour les obtenir. Non, vraiment, vous serez moins emmerdé en travaillant sur un corpus d’œuvres anciennes, déjà tombées dans le domaine public, donc appartenant à la communauté – c’est-à-dire non pas chasse gardée des conservateurs du Louvre ou d’Orsay, mais aussi à la portée de vous, Libé, ou cet écolier de Roquefort-la-Bédoule qui n’a pas toujours les moyens d’aller voir Manet «en vrai». Ces images patrimoniales, elles, elles sont bien gratuites et accessibles en HD depuis votre PC, n’est-ce pas ? Pa
Art
Sur le Web, des musées nationaux en mal de résolution
Article réservé aux abonnés
publié le 29 avril 2021 à 19h52
(mis à jour le 1er mai 2021 à 11h56)