OPK4 : Des connaissances liées au partage des données

OPK4 : Des connaissances liées au partage des données

OKP4, pour Open Knowledge Platform For, propose ses services aux acteurs du monde agricole. Elle incite au partage des données et de connaissances.

«La donnée peut être un objet de valorisation, si un agriculteur accepte de la partager », énonce Emmanuel Aldeguer, président de la start-up OKP4, basée à Rennes. En grande quantité (ou big data), les données peuvent être en revanche difficiles à exploiter, et ce, même au sein d’un même organisme. Elles proviennent de multiples sources : des capteurs, un robot de traite, un système d’information ERP d’une entreprise, un logiciel de gestion de la relation client (CRM)… OKP4 se charge de faire communiquer entre elles toutes ces données pour ensuite les valoriser en connaissances sous forme par exemple de tableaux, graphiques… La start-up peut aussi enrichir son analyse en rattachant des données publiques (ou open data), comme celles provenant de sites sur la météorologie ou du registre parcellaire graphique. À l’heure actuelle, la jeune entreprise, créée en 2018, propose déjà ses services à un organisme de formation souhaitant identifier de potentiels clients mais aussi à un organisme du contrôle laitier. OKP4 travaille notamment sur des systèmes de valorisation de leurs données en crédits de compensation carbone pour le compte de leurs partenaires industriels. Ces derniers peuvent à leur tour rétribuer ces informations sous forme financière, à travers des jetons numériques (ou tokens). « Nous faisons du partage de données et pas d’échange, souligne-t-il. Les jetons numériques sont là pour comptabiliser les contributions, avec une traçabilité dans le temps et l’espace. Nous attachons à chaque jeton un mini-contrat gérant le consentement. » Outre cette notion de partage, le respect du consentement et la sécurité des données sont en effet essentiels pour l’entreprise, qui espère courant 2022 lancer le prototype de sa plateforme ouverte et décentralisée.

—— Caroline EVEN (Tribune Verte 2961)

Acta : AGRICULTURE NUMÉRIQUE ET SCIENCE DES DONNÉES

Les questions liées au partage des données et au consentement des agriculteurs sur l’usage de leurs données sont souvent centrales dans les projets menés par l’équipe Agriculture numérique et science des données de l’Acta, l’association qui coordonne les missions d’instituts techniques agricoles. Noémie Bernard Le Gall, chargée de projets européens dans l’équipe, cite notamment le projet Multipass : « Il met à disposition des producteurs de données et de ceux qui les valorisent, un écosystème pour gérer les consentements et protéger les échanges de données. » L’équipe s’implique aussi dans d’autres projets, européens pour certains, dont les données portent sur diverses thématiques (météorologie, épidémiosurveillance, phénotypage…).

Data agri : UNE CHARTE POUR VALORISER ET SÉCURISER LES DONNÉES DES EXPLOITANTS AGRICOLES

Data agri, une solution proposée par la FNSEA et les Jeunes agriculteurs, a pour vocation de valoriser et sécuriser les données des exploitations agricoles dans les contrats. « La charte définit treize principes généraux qui doivent se retrouver au sein des conditions générales d’utilisation de tout acteur intervenant auprès des exploitants agricoles. Pour les entreprises qui souhaitent valoriser leur démarche d’adhésion à ces principes, un label permet de sanctionner leur engagement », expliquent les représentants de Data agri. Les treize principes se répartissent selon quatre axes : l’accessibilité et la lisibilité, la transparence de l’usage, la maîtrise de l’usage et la sécurité. Sept entreprises, à retrouver sur www.data-agri.fr, détiennent le label Data agri.