Tribune. Comment évolue la campagne de vaccination ? Combien de nouvelles contaminations par jour ? Les services de soins intensifs sont-ils saturés ? Autant de questions que nous nous posons tous les jours et qui nécessitent des réponses claires, chiffrées et sans ambiguïté.
Les périodes de crise créent un besoin de transparence plus fort à l’égard des gouvernements. A l’ère de la data, ce constat est encore plus vrai : chacun a l’habitude d’accéder simplement à des données précises qui lui permettent de prendre de meilleures décisions, de la fluidité du trafic routier à l’impact cardio-vasculaire d’une séance d’entraînement. Nous aimerions pouvoir nous renseigner aussi facilement sur l’impact d’une politique de relance ou sur des questions de santé publique.
Mettre les données publiques entre les mains du public pour améliorer le fonctionnement de la démocratie : voilà le but de « l’open data », c’est-à-dire la mise à la disposition de tous des données détenues par un organisme gouvernemental ou non. Selon l’« Open Data Maturity Report 2020 » de la Commission européenne, la France fait partie des bons élèves en la matière. Un bémol : malgré une stratégie d’« Open Government » efficace, la consultation de données publiques reste surtout le fait d’experts, d’analystes et autres férus de données brutes. L’idéal de la data pour tous est encore loin.
L’interopérabilité, enjeu crucial de l’open data
Pour les pouvoirs publics, la question est cruciale : l’ouverture des données permet de renouveler l’engagement des citoyens dans la vie politique. Un riche cadre législatif a ainsi été mis en place pour institutionnaliser la publication des données, à l’image de la loi pour une République numérique du 7 octobre 2016.
Pour entrer dans le cadre de l’open data, les données ne doivent pas simplement être disponibles et accessibles, mais doivent pouvoir être réutilisées par n’importe qui : cela implique un statut légal particulier, mais aussi des spécificités techniques. Les données sont normalisées pour faciliter leur intégration à d’autres ensembles de données : c’est l’interopérabilité, enjeu crucial de l’open data.
Cette interopérabilité concerne toutefois les utilisateurs qui ont les compétences techniques pour manipuler les tables de données. Pour le grand public, ce critère n’a qu’une incidence limitée : les non-initiés dépendent encore du bon vouloir des exégètes de la data. N’en déplaise aux amoureux de la tech, le partage des informations publiques ne date pas de la révolution numérique.
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